W. : Comment choisissez-vous les étalons que vous utilisez avec vos juments ?
D.B. : Tout d’abord, aujourd’hui, je mets au maximum une ou deux juments aux étalons de la maison car je veux conserver une certaine diversité. J’ai de plus en plus de mal à utiliser Panama et Old Chap à cause de la consanguinité. A mon sens, il ne faut pas tomber dans le piège d’utiliser uniquement ses propres étalons.
Je ne fais pas un croisement en fonction d’un courant de sang particulier, mais plutôt de ce que j’ai pu voir en concours. J’utilise par exemple cette année Urano de Cartigny que j’avais déjà vu l’an dernier et qui est un cheval énergique, moderne, qui se donne. Nous essayons de bien suivre les étalons que nous utilisons. En effet, les défauts des étalons performers à haut niveau ont parfois été gommés par le travail, mais en élevage, les défauts se transmettent plus souvent que les qualités. Lorsque l’on n’a pas vu un cheval dans ses jeunes années, on peut avoir des surprises.
Je choisis un étalon qui entre dans le créneau du haut niveau, ce que cherchent les gens. Je ne regarde pas que le coup de saut, mais aussi la souplesse, l’équilibre et le galop. Je cherche des chevaux modernes que j’ai pu voir évoluer en compétition. J’ai l’avantage d’une part d’avoir monté en concours jusqu’au niveau Grand Prix et d’autre part, en m’étant déplacé dans les concours cinq étoiles avec Old Chap, ce qui m’a permis de savoir quel type de chevaux il fallait rechercher pour le sport moderne.
J’ai été l’un des premiers éleveurs français à aller aux étalons étrangers, que j’ai utilisé en les ayant vus sur performances, mais j’ai parfois eu des surprises. Le même croisement trois ans de suite m’a parfois donné trois résultats complètement différents.
Le plus important pour moi est d’avoir de bonnes juments dans le sang. A mon sens les mères sont plus importantes que le père. Je pars de la jument pour choisir l’étalon. En pratique je mets sur un cahier une liste de juments et en face de chaque jument deux à cinq étalons qui pourraient correspondre, puis je fais mon choix dans cette liste.
Beaucoup d’éleveurs actuels fonctionnent au catalogue, à la rumeur, et ils ont un côté sentimental avec les juments que j’essaye de ne pas avoir. D’autre part, je ne fais pas les croisements pour vendre foal comme c’est le cas dans certains élevages.
Enfin, selon moi, peu importe qu’un étalon ait du sang français ou étranger, il faut un cheval moderne. Les acheteurs, mis à part quelques étalonniers étrangers qui souhaitent du 100% Français, cherchent avant tout un bon cheval de sport, ils ne regardent pas ça.
W. : Vous accordez beaucoup d’importance à la génétique femelle, pouvez-vous nous en parler ?
D.B : Comme je le disais précédemment, le rôle des mères est pour nous plus important que celui des pères. Nous pensons avancer dans la génétique femelle avec des juments dans le sang, modernes et qui ont du jarret. Je fais confiance à ma jeune génétique en gardant les meilleures pouliches de chaque génération que j’essaye de croiser au mieux. Je n’achète pas de pouliches car je préfère travailler avec des souches que je connais.
Lorsque j’ai débuté cette politique, l’année des « O », j’avais testé des 2 et 3 ans en liberté que j’ai fait saillir à trois ans. Au plus, je faisais faire une année de compétition à ces pouliches.
Aujourd’hui, mes meilleures pouliches font du sport et je fais un peu de transfert d’embryon avec mes propres porteuses. Je ne fais du transfert qu’avec les juments qui seront de bonnes juments de concours, qu’elles sautent 1,40m ou 1,60m.
W. : Quels sont les espoirs de l’élevage ?
D.B : Tibet Tame, Up And Down Tame et Volga Tame sont nos espoirs actuels. Tibet a une tonicité rare, très armé avec une bonne poussée de jarrets, mais il faut encore canaliser sa sensibilité.
Up And Down, qui est une fille de Parenthese et Made In Semilly, montre un gros potentiel, ainsi que Volga (L’Arc de Triomphe x Richebourg), qui descend de la même souche qu’Old Chap.
Les très jeunes deux et trois ans semblent prometteurs mais la route est longue et nous devons rester modestes, l’avenir nous dira si nous avons eu raison.
Photo : Tibet Tame et Denis Brohier - Collection privée
Les poulinières de Denis Brohier
Kassave (French Cancan et Odyssee III par Hadj A aa), mère de Panama et Quebec Tame, suitée d’un mâle de Qlassic Bois Margot et, par transfert d’embryon, d’une femelle de Qlassic Bois Margot, saillie par Contendro I.
Linsolite (Quidam de Revel et Calypso du Mont par Laudanum ps), suitée d’une femelle de Tibet Tame, saillie par Tibet Tame.
Ottawa Tame (Richebourg et Dictee par Galoubet A), fille de Dictee, bonne gagnante en CSI avec Florian Angot. Suitée d’une femelle de L’Arc de Triomphe, saillie par For Pleasure.
Quastille Tame (Quidam de Revel et Enviee par Thoas du Theillet), sœur utérine de Parenthese Tame, très bonne gagnante internationale avec Reynald Angot et de Nausica Tame, très bonne gagnante en CSI sous couleurs allemandes. Suitée d’un mâle de Quartz du Chanu, saillie par Zirocco Blue VDL.
Quilotta Tame (Quick Star et Niki Tame par Quidam de Revel), lignée maternelle d’Australe, très bon gagnant en CSI avec Blandine Roux. Suitée d’un mâle d’Old Chap Tame, saillie par Tornesch.
Shannon Tame (Balou du Rouet et Kassave par French Cancan), suitée d’une femelle de Quartz du Chanu, saillie par Old Chap Tame.
Tame Tame (Quaprice Bois Margot et Calypso du Mont par Laudanum ps), lignée maternelle de Panama et Quebec Tame. Suitée d’un mâle de Qlassic Bois Margot, saillie par Quorioso Pre Noir.
Taquine Tame (Helios de la Cour II et Fine Bouche par Lieu de Rampan), tante d’Old Chap Tame. Suitée d’un mâle d’Urlevent du Bary, saillie par Armitages Boy.
Thess Tame (Quaprice Bois Margot et Nausica Tame par Flipper d’Elle), fille de Nausica Tame, très bonne gagnante en CSI sous couleurs allemandes. Suitée d’un mâle de Chacco Rouge, saillie par Armitages Boy.
Touch of Tame (Portofino 46 et Dictee par Galoubet A), fille de Dictee, bonne gagnante en CSI avec Florian Angot. Suitée d’une femelle de President, saillie par Chacco Rouge.
Ultra Tame (Richebourg et Dictee par Galoubet A), fille de Dictee, bonne gagnante en CSI avec Florian Angot. Saillie par Kannan.
Urbane Tame (Verdi et Kocahine par Narcos II), lignée maternelle de Panama et Quebec Tame. Saillie par Contendro I.
Valbone Tame (L’Arc de Triomphe et Iberia de Tam par Cabdula du Tillard), nièce de l’étalon Tibet Tame. Saillie par Panama Tame.
Bergame Tame (Carusso LS et Kassave par French Cancan), sœur utérine de Panama et Quebec Tame. Saillie par Old Chap Tame.
En transfert d’embryon :
Unesca Tame (Panama Tame et Iberia de Tam par Cabdula du Tillard), en compétition avec Stéphane Dufour. Suitée de Messire Ardent par transfert d’embryon, saillie par Padock du Plessis
Volga Tame (L’Arc de Triomphe et Ottawa Tame par Richebourg), cycle classique 5 ans avec Stéphane Dufour. Saillie par Urano de Cartigny.
Aquila Tame (Allegreto et Quebella Tame par Carthago), cycle classique 4 ans. Saillie par Padock du Plessis.
Boetie Tame (Panama Tame et Dictee par Galoubet A), saillie par Quadrio Tame.
Bora Tame (Panama Tame et Ottawa Tame par Richebourg), saillie par Quadrio Tame.
Borghese Tame (Panama Tame et Fine Bouche par Lieu de Rampan), saillie par Quadrio Tame.
Photos : en haut, Denis Brohier et ses poulinières. En bas, Quastille Tame, ici suitée d'un poulain de Conrad, fait partie de l'effectif des poulinières de Denis Brohier - Collection privée
Naisseur d’Old Chap Tame, dont il était propriétaire jusqu’en fin d’année dernière et qui vient de se classer 2ème du Grand Prix CSI5* de Shanghai avec Edwina Tops-Alexander, Denis Brohier fait partie des éleveurs qui se déplacent beaucoup sur les terrains de concours pour décider des orientations de leurs croisements futurs. Rencontre avec un éleveur moderne.
Webstallions : Pouvons-nous débuter par un bilan de votre saison 2013 sur les plans du sport, de l’élevage et du commerce ?
Denis Brohier : Notre bilan 2013 est en demi-teinte. Nous avons eu la malchance qu’Old Chap se blesse à Bordeaux, ce qui ne lui a pas permis d’entrer dans les qualifications. Il a souvent été présent en 5ème dans les CSIO et n’a pu s’exprimer comme il aurait pu le faire s’il avait couru davantage de Coupes des Nations. Nous avions également manqué de chance en 2012 où il avait été victime de l’épidémie de grippe à La Baule et n’avait pu faire les CSIO et CSI5* qu’une fois que la saison était bien lancée.
Du côté des jeunes chevaux, nous avons eu de bons classements avec notamment la 8ème place d’Up and Down Tame dans le championnat des 5 ans.
Nous avons connu une année fructueuse au niveau de l’élevage avec 11 trois ans vendus. L’image de l’élevage est bonne et l’affixe «Tame » est vecteur de commerce. Nous avons toujours eu de bons retours sur les chevaux vendus et les acheteurs n’ont pas eu de mauvaises surprises.
Enfin, nous avons vendu Old Chap Tame, ce qui était notre objectif depuis l’arrivée du cheval chez Eugénie. Nous nous sommes fait plaisir pendant deux ans et aujourd’hui il nous fait toujours plaisir.
W. : Revenons sur la vente d’Old Chap, vous avez dit qu’il avait eu du mal à se faire une place en équipe de France, pourquoi selon vous ?
D.B. : Je pense qu’à l’heure actuelle, même en ayant un super cheval, il devient de plus en plus difficile d’intégrer les équipes car elles sont plus ou moins bouclées avec trois ou quatre cavaliers incontournables ayant plusieurs chevaux chacun. En France, quelques cavaliers parviennent tout de même à intégrer l’équipe comme Aymeric de Ponnat et Timothée Anciaume et j’espère que ce sera également le cas de Reynald.
Je ne suis pas fermé à l’idée de mettre un jour un très bon cheval à l’exploitation à l’étranger si cela lui permet d’être dans l’équipe car pour nous le but est d’aller à haut niveau et de vendre.
Dans le système actuel, il faudrait qu’un cheval ait trois cavaliers : pour débuter un cavalier de jeunes chevaux, ensuite un cavalier de CSI3* et enfin un cavalier de CSI5*. Dans notre organisation, le but est que chacun de ces cavaliers puissent toucher quelque chose : par exemple, quand un cheval part de chez Stéphane (Dufour, qui monte les jeunes chevaux des Brohier), nous valorisons le cheval à une valeur de sortie, et lorsqu’il est vendu Stéphane touche 10 %. Ce système permet de motiver tout le monde, mais globalement je pense qu’il est encore difficile de faire comprendre à un cavalier de CSI3* qu’il ne pourra pas intégrer les CSI5* et qu’il faudra que le cheval change de cavalier pour atteindre le haut niveau.
W. : Pouvez-vous nous parlez de votre collaboration de longue date avec Patrick Bizot ?
D.B : Dans le milieu du cheval, comme dans le business, il faut un producteur, un investisseur, un cavalier… bref, il faut une équipe pour y arriver.
Patrick, qui achète 50% des deux ou trois meilleurs poulains de chaque génération de l’élevage, nous a permis par son soutien financier de conserver des chevaux et de les amener à haut niveau. C’est notamment grâce à lui que nous avons pu conserver Old Chap si longtemps et qu’il a pu atteindre le haut niveau avec nous. S’il n’avait pas été là, nous aurions probablement vendu le cheval à cinq ou six ans.
W. : Le concours étalons, la grande semaine de l’élevage… sont-elles des étapes incontournables dans la carrière de vos jeunes chevaux ?
D.B. : Il est bon de participer au concours étalons à trois ans pour se confronter aux autres car chez soi on a tendance à toujours être champion du Monde. Il est important d’y aller pour bien y figurer mais les gens oublient vite qui étaient les cinq premiers du championnat. L’approbation à trois ans n’est pas forcément une finalité car les jeunes étalons saillissent peu. Le stud book nous donne accès au Guide Selle Français des jeunes étalons qui est un très bon outil puisqu’y figurent des appréciations de professionnels. A trois ans, Old Chap avait eu la meilleure note à l’obstacle du concours mais il avait manqué l’agrément pour un demi-point.
Si un cheval étalonnable n’est pas approuvé à trois ans, il est toujours possible de le présenter à Fontainebleau les années suivantes.
Comme le concours étalons, pour nous Fontainebleau n’est pas un impératif, mais cela est bien de participer pour l’image du haras. Si nos chevaux sont qualifiés et que nous estimons qu’ils sont prêts, nous les emmenons, mais je pense que lorsque l’on a un cheval avec du potentiel il faut suivre son chemin, qu’il passe ou non par Fontainebleau.
W. : Pouvez-vous nous parler de votre actualité d’étalonnage ?
D.B. : Etalonnier était notre métier à part entière du temps de Narcos II, Quat’Sous… A l’époque, nous faisions des présentations privées à la maison où 600 personnes venaient chez nous.
Aujourd’hui, ce n’est plus notre premier métier, nous ne mettons pas tout en œuvre pour vendre le plus de cartes possibles. D’une part, nous n’avons pas suffisamment de moyens et, d’autre part, nous avons peu d’étalons et je pense que pour fonctionner aujourd’hui il faut une offre large.
Pour qu’un étalon travaille dans notre structure, dans laquelle il y a moins de marketing que chez les étalonniers leaders, il faut vraiment que ce soit un cheval qui crève l’écran.
Cette année, cinq étalons sont proposés à la monte en semence fraîche au haras de Tamerville : Canturo, L’Arc de Triomphe, Montender, Quadrio Tame et Quinoto Bois Margot, et, en collaboration avec Eurogen, 25 à 30 étalons sont congelés chaque année à Tamerville, mais nous gérons uniquement la monte et l’envoi.
2ème partie à suivre demain.
Photos : en haut, Old Chap Tame, récent 2ème du Grand Prix CSI5* de Shanghai. En bas, une partie de l'effectif des poulinières de Denis Brohier - Photos Collection privée.
Deux jours après une Coupe des Nations pleine de suspens qui a couronné la France, Patrice Delaveau signe une nouvelle victoire dans un Grand Prix CSIO avec Orient Express. Retour sur une épreuve très disputée.
Santiago Varela, également chef de piste de la finale de la Coupe des Nations à Barcelone, a tracé comme dans la Coupe des Nations un parcours subtil, bien plus difficile qu’il n’y paraissait : « C’était une épreuve beaucoup plus grosse que ce que les gens pensaient. Le parcours était compliqué pour les cavaliers qui devaient à plusieurs reprises choisir entre plusieurs options. », déclarait-il.
Une épreuve malheureusement marquée par la lourde chute de Denis Lynch et Coulisa. Après avoir trébuché au milieu du double numéro quatre, la jument fait une grosse faute sur la rivière et, après une partie de parcours peu sereine, la jument décolle une foulée avant la barre de spa numéro onze. Des examens sont en cours en clinique, mais l’état de la jument avant son départ du terrain était assez préoccupant.
A l’issue du parcours initial, douze couples peuvent encore prétendre à la victoire. Patrice Delaveau est le seul tricolore à se qualifier pour le barrage, malgré un gros sursis sur l’oxer numéro deux, à l’origine par ailleurs de nombreuses fautes, tout comme le vertical sur bidet numéro 12 qui a causé une quinzaine de fautes, empêchant Marie Hécart, Yuri Mansur Guerios, Frank Schuttert, Marcus Ehning mais aussi Rolf-Göran Bengtsson d’accéder au barrage alors qu’ils semblaient avoir fait le plus dur. De leur côté, Maikel Van der Vleuten/Verdi (Quidam de Revel x Landgraf I) et Abdel Said/Vingino (Voltaire x Cassini I), manquent le barrage à cause d’un point de temps dépassé, rageant !
Lucy Davis ouvre le barrage avec Barron (For Pleasure x Nabab de Reve). Impérial à l’initial, la couple fait tomber le deuxième obstacle, tout comme Jos Lansink, qui, avec Ensor de Litrange LXII (Nabab de Reve x Mr Blue), possède une monture qui semble avoir le potentiel pour disputer un beau championnat. Jane Richard Philips signe le premier sans faute avec un Pablo de Virton (Andiamo x Kashmir Van’t Schuttershof) toujours aussi vaillant (7ème). S’engage alors un barrage fou, qui va très vite puisque tous les couples veulent terminer sur la plus haute marche du podium. Gerco Schröder et London (Nabab de Reve x Chin Chin), malheureux barragistes de la Coupe des Nations, signent cette fois un sans faute rapide mais insuffisant pour prétendre au podium (6ème). Patrice Delaveau part à sa poursuite et, après un gros risque sur le troisième obstacle du barrage, il s’empare de la tête avec plus de deux secondes d’avance. La messe semble dite, mais ses poursuivants ne veulent rien lâcher. Bertram Allen et Molly Malone V (Kannan x Cavalier), vainqueurs cette année du Grand Prix CSIO de Lummen, se rapprochent du temps de référence mais ne parviennent pas à l’améliorer. Paul Estermann est en tête au temps intermédiaire avec Castlefield Eclipse (Obos Quality x Furisto) mais un moins bon virage après l’avant-dernier lui coûte la victoire (3ème). C’est ensuite au tour de Daniel Deusser. Après un début de barrage prudent, il passe la surmultipliée mais un peu trop tard et achève son parcours à près d’une seconde du Français avec Cornet d’Amour (Cornet Obolensky x Damiani). La prise de risques est fatale à Brianne Goutal/Nice de Prissey (Rosire x Amarpour ps) et Jur Vrieling/ Bubalu (Baloubet du Rouet x Nimmerdor). Il ne reste alors plus qu’un couple à s’élancer, Marc Houtzager et le vétéran Opium (Polydor x Bormio), toujours autant en forme à 18 ans. Il veut briller devant son public mais son parcours est moins rapide que celui de Delaveau. Il signe toutefois une belle 5ème place.
Patrice Delaveau signe sa troisième victoire dans un Grand Prix CSIO avec Orient Express, après ses succès à Falsterbo et La Baule : « Il était prévu avant la chute de Carinjo que je monte Orient dans le Grand Prix ici. Nous avons eu un premier tour un peu délicat car Orient, qui faisait son retour à ce niveau, n’avait pas fait de grosse épreuve depuis quelque temps. En revanche il a très bien sauté au barrage. », expliquait le cavalier tricolore qui en profitait pour donner des nouvelles de Carinjo : « Carinjo s’est donné un coup derrière le genou lors de sa chute. Il a un gros hématome mais pas de fracture, il devrait être rétabli d’ici huit à dix jours. »
Le CSIO de Rotterdam s’achève de fort belle manière avec un barrage de haut niveau dans l’épreuve phare du dimanche. Le prochain CSIO au programme se disputera à Falsterbo du 10 au 13 juillet.
Résultats complets de l’épreuve
Vidéos du podium :
Vainqueur : Patrice Delaveau/Orient Express
2ème : Daniel Deusser/Cornet d’Amour
3ème : Paul Estermann/Castlefield Eclipse
Photo : Patrice Delaveau et Orient Express, vainqueurs du Grand Prix CSIO de Rotterdam - Webstallions
Comme en 2009, où la France l’avait emporté devant les Etats-Unis, la victoire s’est jouée au barrage. Et, comme en 2009, Pénélope Leprévost a donné la victoire à son équipe. Retour sur une épreuve riche en rebondissements.
A l’issue de la première manche, treize des trente-deux couples au départ ont signé un parcours sans faute. Les Pays-Bas tiennent la tête grâce aux trois parcours sans faute de Jeroen Dubbeldam/Zenith Sfn (Rash R x Fuego du Prelet), Maikel Van der Vleuten/Verdi (Quidam de Revel x Landgraf I) et Gerco Schröder/London (Nabab de Reve x Chin Chin), malgré la grosse contre-performance d’Harrie Smolders et Emerald (Diamant de Semilly x Carthago) qui totalisent 17 points. Quatre équipes se partagent la 2ème place ex aequo avec un score de 4 points : le Brésil grâce aux magnifiques parcours sans faute de Yuri Mansur Guerios et Eduardo Menezes, tous deux en selle sur des chevaux de neuf ans seulement : First Devision (Andiamo x Perhaps Van Het Molenvondel) et Quintol (Quintender x Cento), l’Allemagne avec des parcours sans faute pour Christian Ahlmann/Codex One (Contendro I x Glueckspilz) et Marcus Ehning/Cornado NRW (Cornet Obolensky x Acobat I), la Suisse grâce à ses piliers Paul Estermann/Castlefield Eclipse (Obos Quality x Furisto) et Pius Schwizer/Toulago (Toulon x Carthago) et enfin la France, également en embuscade suite aux parcours sans faute de Patrice Delaveau/Carinjo (Cascavelle x Landgraf I) et Kevin Staut/Reveur de Hurtebise (Kashmir Van’t Schuttershof x Capricieux des Six Censes).
La deuxième manche débute de la meilleure des manières pour la France avec le parcours sans faute de Pénélope Leprévost et Flora de Mariposa (For Pleasure x Power Light) qui maintient l’équipe en course pour la victoire d’autant que Pays-Bas, Allemagne, Suisse et Brésil sont tous fautifs.
Patrice Delaveau semble bien parti pour imiter sa coéquipière mais il est victime avec Carinjo d’une lourde chute en sortie de triple puisque cheval et cavalier se retrouvent à terre : « En première manche, le cheval a dû faire un effort pour franchir l’oxer de sortie du triple, ce qui a été également le cas pour de nombreux autres chevaux. En 2ème manche je crois vraiment qu’il a paniqué, il ne s’est pas tiré comme il aurait dû et il s’est pris les antérieurs dans la barre ce qui a provoqué la chute. », déclarait le cavalier normand. A priori plus de peur que de mal pour le couple.
Les fautes s’enchaînent dans cette deuxième manche, la palanque orange placée en numéro 11 pénalisant treize couples alors que seuls trois couples l’avaient mise à terre en première manche.
Roger-Yves Bost, pour le retour de Myrtille Paulois (Dollar du Murier x Grand Veneur) en Coupe des Nations, signe un parcours sans faute dont il a le secret après une barre en première manche : « C’était ma première Coupe des Nations cette année. Je suis content de ma jument qui a très bien sauté en deuxième manche. », expliquait le Champion d’Europe en titre.
Après le forfait d’Harrie Smolders et Emerald en deuxième manche suite à des douleurs de dos du cheval expliquant peut-être sa contre-performance du premier tour, Kevin Staut a la possibilité de faire gagner son équipe en cas de sans faute. Malheureusement une petite faute à la sortie du double numéro 7 fait perdre son avance à la France qui doit désormais attendre les derniers résultats de ses concurrents.
L’Allemagne peut rejoindre la France au barrage si Marcus Ehning et Cornado sont sans faute. Le couple est très à l’aise mais encore une fois la palanque tombe et l’Allemagne doit se contenter de la 3ème place de l’épreuve, une déception pour une nation qui avait aligné une équipe probablement très proche de celle qui devrait défendre ses couleurs à Caen.
Reste alors le couple fort de la sélection néerlandaise, Gerco Schröder et London. Un nouveau parcours sans faute lui permet d’envoyer son équipe au barrage. Il réalise l’un des trois seuls double sans faute du jour, les autres étant à mettre à l’actif de Joe Clee/Utamaro d’Ecaussines (Diamant de Semilly x Quidam de Revel) et de Yuri Mansur Guerios/First Devision, alors que seuls sept couples ont réalisé un sans faute en deuxième manche. Schröder est choisi pour participer au barrage face à Pénélope Leprévost.
L’amazone ouvre le barrage. Avec Flora de Mariposa, elle a déjà prouvé à de nombreuses reprises cette saison qu’elle pouvait être très rapide. Le couple prend des risques et signe un sans faute en 34’57, mettant ainsi la pression à Gerco Schröder. Devant son public, il commet une faute dès le deuxième obstacle : « J’ai vu le barrage de Pénélope qui a fait un très beau tour, très rapide et je devais prendre des risques. J’ai essayé mais j’ai fait une faute malheureuse dès la deuxième obstacle », racontait le cavalier néerlandais. Il permet à la France de signer un nouveau succès aux Pays-Bas cinq ans après sa dernière victoire. Pénélope Leprévost, à l’époque en compagnie de Jubilee d’Ouilly, avait déjà donné la victoire à son pays à l’issue d’un magnifique barrage : « Ma jument n’a que neuf ans mais elle est très rapide et respectueuse. Pour le barrage, ça se jouait entre Patrice et moi mais après sa chute j’ai été désignée », expliquait l’amazone, avant que son chef d’équipe n’ajoute : « J’ai choisi de mettre Flora au barrage car elle est très rapide et qu’en plus dans mon plan d’origine c’était la seule de l’équipe qui ne devait pas sauter le Grand Prix dimanche. Je suis très fier de mon équipe. Nous avions été battus l’an dernier à domicile par la Hollande, cette année nous les battons chez eux. »
Au classement général, grâce à cette nouvelle victoire, la France conserve le leadership du circuit. Avec 345 points au compteur, elle est sûre de décrocher sa qualification et semble même bien placée pour être vainqueur de sa ligue puisqu’à l’heure actuelle seuls les Pays-Bas et l’Allemagne peuvent mathématiquement la dépasser en cas de podium lors de leurs deux dernières étapes. Si les tricolores ne devraient pas aligner d’équipe à Falsterbo mi-juillet, Philippe Guerdat pourra faire tourner son effectif lors des étapes d’Hickstead et de Dublin avant d’envisager sereinement la finale de Barcelone en octobre.
Résultats complets de l’épreuve
Classement général provisoire de Division 1 européenne après cinq étapes
Photo : L’équipe de France, vainqueur de la Coupe des Nations de Rotterdam - Webstallions
Dès jeudi débute le CSIO de Rotterdam, 5ème étape européenne de Division 1 de la Coupe des Nations Furusiyya. Pour sa dernière étape qualificative pour la finale de Barcelone, la France comptera sur Roger-Yves Bost, Patrice Delaveau, Marie Hécart, Pénélope Leprévost et Kevin Staut pour marquer un maximum de points. Elle sera face à de belles équipes, à commencer par l’Allemagne qui aligne Christian Ahlmann, Ludger Beerbaum, Daniel Deusser et Marcus Ehning. Jeroen Dubbeldam, Gerco Schröder, Harrie Smolders, Maikel Van der Vleuten et Jur Vrieling représenteront les Pays-Bas alors que l’Irlande sera représentée par Bertram Allen, Cameron Hanley, Dermott Lennon, Denis Lynch et Cian O’ Connor. Enfin, les Suisses ont engagé cinq cavaliers qui ont de vraies chances de représenter leur pays à Caen : Romain Duguet, Paul Estermann, Steve Guerdat, Jane Richard Philips et Pius Schwizer.
Dans le même temps, Fontainebleau accueille un CSI4* au plateau très relevé : Kent Farrington, Laura Kraut, Nick Skelton, Shane Breen, Pieter Devos, Ludo Philippaerts, Marlon Modolo Zanotelli, Pedro Veniss, Daniel Neilson, Gert-Jan Bruggink, Laura Renwick, Marc Bettinger, Luca Moneta, Eiken Sato, Abdelkebir Ouaddar ou encore Angelica Augustsson sont annoncés du côté des cavaliers étrangers. Face à eux, vingt-sept Français dont Timothée Anciaume, Cédric et Reynald Angot, Mathieu Billot, Frédéric David, Aymeric de Ponnat, Nicolas Delmotte, Julien Epaillard, Olivier Guillon, Michel Hécart, Anne-Sophie Hemeryck-Godart ou encore Philippe Rozier tenteront de succéder à Jérôme Hurel, lauréat avec Ohm de Ponthual en 2013 et également au départ cette année. Un CSI2* est également au programme.
A suivre également le CSIW3* de Moscou et les CSI2* de Calgary, Lamprechtshausen et San Remo.
CSIO de Rotterdam (Ned) : Résultats en ligne
CSI4* de Fontainebleau : Résultats en ligne
CSIW3* de Moscou (Rus) : Site Internet du concours
CSI2* de Calgary (Can) : Résultats en ligne
CSI2* de Fontainebleau : Résultats en ligne
CSI2* de Lamprechtshausen (Aut) : Résultats en ligne – Live Streaming
CSI2* de San Remo (Ita) : Site Internet du concours
Vingt-huit mâles de deux ans étaient au départ du concours régional de Saint-Lô, qualificatif pour la finale d’octobre.
Le vainqueur, Champion du Lys (Nervoso x Laeken), s’impose avec une moyenne générale de 7,53/10, avec une belle régularité aux trois ateliers : 7,25 aux allures, 7,67 au modèle et 7,50 au saut en liberté. Frère utérin de Mondeenne du Lys ISO 146, il est surtout le neveu d’un autre Champion du Lys, grand gagnant international avec Ludger Beerbaum, vainqueur notamment du mythique derby de Hambourg.
Un centième de point sépare le vainqueur de son dauphin Casar de la Fosse (Helios de la Cour II x Calypso d’Herbiers), qui obtient la meilleure note du jour au saut en liberté (7,75/10). Sa lignée maternelle est à l’origine d’Exploit de Roulard ISO 163, de Rialto du Pave ISO 142, d’Ile d’Amour, CSI sous couleurs étrangères…
Le dernier cheval à monter sur le podium est Come On Axourit (Cyrano du Ruisseau Z x Concorde), Champion de France des foals en 2012. Sa mère Nolwen d’Estea, finaliste des 5 ans, est une fille de Saida des Champs, très bonne gagnante en CSO, ISO 148. Il obtient la meilleure note de modèle du concours avec une moyenne de 8/10, à égalité avec Corsair (Quaterback x Voltaire).
Huit chevaux obtiennent une moyenne générale supérieure à 7/10. La meilleure note aux allures revient à Cosmos de Flavigny (Ugano Sitte x Laeken) avec une moyenne de 7,75.
Vidéos :
Vainqueur : Champion du Lys
2ème : Casar de la Fosse
3ème : Come On Axourit
Photo : Champion du Lys, vainqueur de la qualificative des deux ans de Saint-Lô – Patrick Gourdin