Steve Guerdat a ravi son public en s’imposant hier soir dans une édition du Top Ten particulièrement relevée. Vainqueur l’an dernier, Henrik Von Eckermann s’est cette fois classé deuxième devant Kent Farrington.

Steve Guerdat aime Genève et Genève le lui rend bien. Devant un public tout acquis à sa cause, le Suisse a remporté pour la troisième fois de son exceptionnelle carrière le Top Ten. Lauréat en 2010 avec Jalisca Solier et en 2018 avec Alamo, il a cette fois mené au succès son fidèle Venard de Cerisy (Open Up Semilly x Djalisco du Guet) en signant le seul double sans-faute de l’épreuve. Cette année, la première manche a semblé très exigeante avec de nombreuses fautes notamment sur l’oxer sur bidet numéro quatre et le milieu et la sortie du difficile triple Rolex. Seules trois paires sont sorties de piste avec un score vierge et deux avec quatre points au compteur. Il y a eu des surprises, à commencer par les trois fautes d’Harrie Smolders, qui forme pourtant un couple extrêmement solide avec Monaco (Cassini II x Contender) ou encore les deux fautes de Martin Fuchs et Conner Jei (Connor x Cosimo). Du côté des cavaliers tricolores, Simon Delestre a été fautif à deux reprises avec Dexter Fontenis Z (Diarado x Voltaire), perdant toute chance de podium alors de Julien Epaillard restait en embuscade après avoir laissé une barre à terre en compagnie de Dubai du Cedre (Baloubet du Rouet x Diamant de Semilly).

En deuxième manche, les sans-faute se sont enchaînés puisque sept couples sont sortis de piste sans le moindre point de pénalité. Simon Delestre (4^ème) est remonté grâce à un sans-faute ultra rapide alors que son compatriote Julien Epaillard a dégringolé à cause de deux fautes en deuxième manche.

Auteur d’une faute en première manche avec la jeune Greya (Colestus x Contender), Kent Farrington a assuré sa deuxième manche avec une troisième place à la clé.

Premier sans-faute de la première manche à s’élancer, Steve Guerdat a profité de la grande amplitude de Venard de Cerisy pour mettre la pression à ses adversaires en signant un chronomètre canon. Derrière lui, le tenant du titre Henrik Von Eckermann est parti sur un train encore supérieur mais il a malheureusement commis une faute sur l’obstacle aux couleurs de l’IJRC en compagnie de son crack King Edward (Edward 28 x Feo). Il ne restait alors que Shane Sweetnam pour priver Steve Guerdat d’une troisième victoire dans le Top Ten. Son formidable James Kann Cruz (Kannan x Cruising) a malheureusement laissé deux barres à terre, laissant Steve Guerdat éclater sa joie : « J’avais l’avantage de partir en fin de deuxième manche mais j’étais le premier des parcours sans-faute à repartir. Je n’avais pas beaucoup à calculer, je devais jouer. J’avais déjà vu ce qui allait par rapport aux distances et c’était à peu près ce que je voulais faire à la reconnaissance. J’ai eu un super sentiment aujourd’hui déjà au premier tour et j’ai pensé que je pouvais prendre des risques et essayer de mettre un peu de pression sur les deux derniers. J’ai fait une bonne deuxième manche même si j’ai un peu raté mon virage sur le numéro deux ce qui m’a obligé à faire une foulée de plus ce que j’avais prévu sur l’obstacle suivant. J’ai laissé une petite porte ouverte mais cela a été suffisant aujourd’hui. Mon cheval a été fantastique. C’est magnifique de gagner cette épreuve pour la troisième fois. », confiait-il.

Bien qu’il soit encore monté sur le podium cette année, on pouvait lire la déception sur le visage d’Henrik Von Eckermann qui visait déjà le Grand Prix dominical : « Je me suis très bien senti en première manche. Je n’ai pas encore analysé la vidéo de la deuxième mais j’ai le sentiment que j’étais un peu près ce qui a causé ma faute. Le cheval a été fantastique comme d’habitude, je suis très content de lui. C’est la troisième victoire de Steve et c’est la troisième fois que je suis 2^ème mais j’ai tout de même la chance de l’avoir gagné l’an dernier. J’ai hâte d’être à dimanche pour le Grand Prix. », avouait le numéro un mondial.

A l’inverse, Kent Farrington était ravi de la performance avec la jeune Greya: « Ce sont de loin les plus gros obstacles qu’elle ait sauté dans sa carrière, je suis ravi de sa performance. C’est une atmosphère incroyable qui peut être très intimidante pour un jeune cheval et l’épreuve aujourd’hui était vraiment grosse, j’ai été impressionné par la performance de ma jument ! », racontait-il.

Résultats complets du Top Ten

Photo : Steve Guerdat et Venard de Cerisy, vainqueurs du Top Ten - Photo Bujard

Déçu par sa contre-performance de la veille dans le Trophée de Genève, Kevin Staut s’est bien rattrapé en remportant le Prix des Communes Genevoises avec sa fidèle Visconti du Telman. Hans-Dieter Dreher et Daniel Coyle ont complété le podium.

Mal parti pour se qualifier pour le Grand Prix CSI5* de Genève après sa 47^ème place dans la première épreuve qualificative, Kevin Staut a bien redressé la barre en décrochant la victoire dans le prix des Communes Genevoises (1,55m) avec Visconti du Telman (Toulon x Dollar du Murier). Cette épreuve au chronomètre s’est révélée extrêmement délicate puisque seuls douze des cinquante-trois couples au départ ont réalisé un parcours sans-faute dans le temps imparti. Le double d’oxers de barres jaunes placé en numéro 11 a causé bien des difficultés, tout comme le vertical sur bidets numéro 5, à l’origine de plusieurs éliminations.

Le Français a dominé les débats en s’imposant avec une seconde et demie d’avance sur son premier poursuivant, le véloce Hans-Dieter Dreher, qui avait sellé pour l’occasion Vestmalle des Cotis (Baloubet du Rouet x Landor S). Associé à la très compétitive Legacy (Chippendale Z x Bon Ami), Daniel Coyle a complété le podium à moins de trois dixièmes de Pius Schwizer et l’une de ses nouvelles montures Just Special V. (Falaise de Muze x Toulon). Marcus Ehning s’est emparé de la 5^ème place avec le vainqueur du Grand Prix d’Aix-la-Chapelle Stargold (Stakkato Gold x Lord Weingard).

Résultats complets du Prix des Communes Genevoises

Photo : Kevin Staut et Visconti du Telman, vainqueurs du Prix des Communes Genevoises – Crédit photo : CHIG/Photo Bujard

Vainqueur pour la 6^ème fois du Trophée de Genève, Kent Farrington a confirmé sa suprématie dans cette épreuve, en selle sur sa nouvelle pépite Toulayna. Harry Charles et Grégory Wathelet ont complété le podium.

Première des deux épreuves qualificatives pour le mythique Grand Prix de Genève, le Trophée de Genève, disputé sur des cotes à 1,60m, était le premier temps fort du week-end. Si la délicate palanque noire numéro 5, le triple placé en numéro 8 et l’ultime oxer ont causé quelques fautes, quinze couples ont tout de même décroché leur place pour le barrage, alors que trois paires en ont été privées pour un point de temps dépassé.

Pour la sixième fois, Kent Farrington s’est emparé de la victoire dans le Grand Prix du jeudi. Associé à Toulayna (Toulon x Parco), il a signé un barrage supersonique dont il a le secret et mis tout le monde d’accord en s’imposant avec plus de deux secondes d’avance sur son dauphin, Harry Charles, qui poursuit sa fantastique saison indoor avec succès et était cette fois en compagnie de Romeo 88 (Contact Van de Heffinck x Orlando). Vainqueur du Grand Prix Coupe du Monde de Lyon il y a quelques semaines, le couple Grégory Wathelet/Bond Jamesbond de Hay (Diamant de Semilly x Kannan) a confirmé son osmose en montant sur la troisième marche du podium, deux petits centièmes derrière Harry Charles. Toujours aussi régulier, Harrie Smolders s’est emparé de la 4^ème place avec l’étalon Uricas VD Kattevennen (Uriko x Cassini I)

2^ème l’an dernier de cette épreuve et ouvreur du barrage, Victor Bettendorf, toujours associé à Mr.Tac (Nonstop x Toulon), a cette fois pris la 5^ème place, sept centièmes devant Pius Schwizer, déjà extrêmement performant avec les anciennes montures de Bryan Balsiger à l’image de son partenaire du soir Chelsea Z (Chellano Alpha Z x Cicero Z Van Paemel).

Plus rapide des quatre points et meilleur chronomètre du barrage avec cinq dixièmes de mieux que Farrington, Julien Epaillard s’est classé 7^ème en compagnie de Cancun Torel Z (Cosinhus x Grannus), devançant de deux secondes Richard Vogel et United Touch S (Untouched x Lux Z).

Résultats complets de l’épreuve

A suivre demain, la deuxième épreuve qualificative pour le Grand Prix et le très attendu Top Ten.

Photo : Kent Farrington et Toulayna, vainqueurs du Trophée de Genève – Crédit photo : CHI Genève/Soraya Exquis

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Vainqueur du Grand Prix Coupe du Monde de Stuttgart en 2012 avec Silvana, Kevin Staut s’est imposé cette fois avec son espoir olympique Beau de Laubry Z. Auteur d’un concours exceptionnel, Harry Charles a pris la deuxième place devant François-Xavier Boudant qui confirme parcours après parcours sa régularité avec Brazyl du Mezel.

Dernier jour à Stuttgart et dernier parcours tracé par Louis Konickx qui a remplacé au pied levé Christa Jung, blessée juste avant le début du concours. Le chef de piste néerlandais a proposé aux trente-sept cavaliers au départ un parcours exigeant à réaliser dans un temps accordé extrêmement serré.

Deuxième à s’élancer, le Tricolore François-Xavier Boudant, qui signe une saison exceptionnelle avec Brazyl du Mezel (Haloubet de Gorze x Apache d’Adriers), a réalisé le premier parcours sans-faute de l’épreuve. Seuls sept autres concurrents sont parvenus à sortir de piste avec un score vierge, alors que quatre paires ont été privées de barrage pour avoir dépassé le temps accordé. La plus grande frustration fut sans doute pour Scott Brash, sorti pour deux centièmes de trop. Il pouvait néanmoins se ravir de la belle démonstration de son neuf ans Valentino (Diamantino x Careful) qui semble taillé pour les grands événements à venir.

Le public a assisté à un barrage palpitant, qui a commencé sur les chapeaux de roue avec un nouveau sans-faute signé François-Xavier Boudant, le tout avec un chronomètre très sérieux. Juste après lui, Hans-Dieter Dreher, associé à Elysium (Zirocco Blue VDL x Coronado) a tout tenté pour l’emporter à domicile mais il a échoué à huit dixièmes du Français. Derrière lui, Robert Whitaker et Vermento (Argento x Skippy II) ont été pénalisés de quatre points sur le mur, alors que la deuxième et dernière représentante allemande, Kendra Claricia Brinkop, a préféré ne pas prendre tous les risques en compagnie d’In Time (Biscayo x Tangelo van de Zuuthoeve).

Il a fallu attendre le passage du deuxième Tricolore, Kevin Staut, pour voir le classement changer. En selle sur sa monture de tête Beau de Laubry Z (Bisquet Balou Vd Mispelaere x Nabab de Reve), le Normand était légèrement en retard sur son compatriote au temps intermédiaire, mais il a pris l’option courte au milieu du double pour aller sauter l’ultime vertical, ce qui lui a permis de devancer François-Xavier Boudant d’une courte tête (30 centièmes). Outsider du barrage, la Suédoise Amanda Landeblad, 3^ème du Grand Prix CSIO d’Hickstead cette saison, a cette fois dû se contenter de la 8^ème place à cause de deux fautes sur le deuxième obstacle du barrage et la sortie du double en compagnie de For Killy (Tangelo van de Zuuthoeve x For Pleasure). Seuls deux couples pouvaient encore espérer chiper la victoire à Kevin Staut et non des moindres. Le couple Champion d’Europe en titre Steve Guerdat/Dynamix de Belheme (Snaike de Blondel x Cornet Obolensky), 2^ème de ce même Grand Prix l’an dernier, a cette fois dû se contenter de la 5^ème place malgré une belle prise de risques, lui aussi ayant tenté l’option avant le dernier. Ultime barragiste, Harry Charles, sur un nuage durant tout le week-end, déjà vainqueur du German Master vendredi, espérait bien accrocher le Grand Prix Coupe du Monde à son palmarès. En selle sur Casquo Blue (Chacco Blue x Carthago), le Britannique était au coude à coude avec le Français au temps intermédiaire, mais il a choisi l’option longue pour aborder le dernier et a perdu de précieux centièmes qui lui ont coûté la victoire.

Vainqueur en 2012 avec Silvana, Kevin Staut a inscrit son nom pour la deuxième fois au palmarès du Grand Prix Coupe du Monde de Stuttgart : « J’ai gagné le Grand Prix ici il y a longtemps et j’avais à cœur de bien faire, je suis content d’être de nouveau compétitif. Je suis très fier de mon cheval. Quand on a un public comme celui-ci cela nous pousse à faire des choses incroyables. Le parcours était difficile aujourd’hui avec un temps court qui obligeait les cavaliers à courir après le temps. Je ne connais pas encore trop mon cheval dans les barrages mais il m’a prouvé aujourd’hui qu’il pouvait être très rapide. Jusqu’ici j’avais eu un week-end moyen avec des fautes par ci par là et j’avais vraiment à cœur d’être bon aujourd’hui. J’étais déjà content d’être au barrage et quand j’ai vu que nous n’étions que huit j’ai pensé qu’il n’y avait rien à perdre et qu’il fallait tout tenter. Je remercie l’organisation qui m’a permis de venir en me donnant une Wild Card. Je compte désormais 33 points sur le circuit Coupe du Monde et je vais me rendre à Madrid puis Londres pour tenter de prendre les derniers points nécessaires à une qualification en finale. », confiait le vainqueur.

Victorieux à deux reprises dans le week-end et deuxième du Grand Prix Coupe du Monde, Harry Charles se souviendra longtemps de son week-end en terre allemande : « J’ai réalisé un week-end incroyable, c’est un des meilleurs concours de ma carrière, c’est rare de faire autant de résultats. Quand je suis rentré en piste, je ne pensais honnêtement pas pouvoir gagner car Casquo Blue n’est pas le cheval le plus rapide mais j’ai tout donné. Je suis venu ici pour la première fois l’an dernier et je n’ai pas réalisé un très bon week-end mais je me suis promis de revenir cette année en étant performant. Je suis venu ici avec trois chevaux fantastiques. J’étais content de gagner le Master mais j’aurais bien sûr aimé gagner le Grand Prix, j’ai été presque un peu déçu d’être passé si près de la victoire quand j’ai vu le chronomètre en passant la ligne d’arrivée. Je reviendrai l’an prochain pour gagner ! Je vais aller la semaine prochaine à Madrid et ensuite à La Corogne en vue d’une qualification pour la finale de la Coupe du Monde. », racontait le Britannique.

Vainqueur du Grand Prix CSIO de Dublin et d’une régularité impressionnante ces derniers mois, François-Xavier Boudant est monté sur la troisième marche du podium : « Lors du parcours initial, j’avais le désavantage de passer au début donc je n’avais pas trop de repères mais j’avais fait mon plan. Je trouvais le parcours assez épais avec des oxers qui demandaient pas mal d’efforts. Je ne savais pas trop comment était le temps accordé mais Rik Hemeryck qui passait juste avant moi en numéro un était en retard. J’ai essayé de me dépêcher mais j’étais juste à l’heure. Au barrage, j’ai essayé de faire du mieux que je pouvais. J’ai un peu perdu un étrier en milieu de parcours ce qui m’a un peu ralenti et je n’ai pas osé prendre la dernière option. Je l’ai vue en rentrant en piste mais j’ai trouvé que c’était vraiment court et mon cheval fatiguait un petit peu donc j’ai préféré faire le tour derrière ce qui m’a coûté la victoire. Je suis néanmoins vraiment content de ma troisième place. Je vais maintenant aller à Genève puis Brazyl ne sautera plus cet hiver. Il devrait débuter à nouveau en extérieur au mois de mars prochain. », expliquait le Tricolore qui a une nouvelle fois marqué des points auprès du sélectionneur de l’équipe de France en vue des Jeux Olympiques.

Résultats complets du Grand Prix Coupe du Monde de Stuttgart

Au classement général de la Coupe du Monde, l’Allemand Rene Dittmer occupe la tête avec 42 points grâce à trois classements sur le circuit américain. Vainqueur coup sur coup des Grands Prix d’Oslo et Helsinki, Richard Howley est 2^ème avec 40 points. Les Britanniques Ben Maher et Harry Charles sont respectivement 3^ème et 4^ème avec 35 points au compteur. Grâce à sa victoire à Stuttgart, Kevin Staut s’empare de la 5^ème place avec 33 points et est le meilleur Français devant Simon Delestre, 9^ème avec 27 points et François-Xavier Boudant, 12^ème avec 23 points. La prochaine étape du circuit se disputera la semaine prochaine à Madrid.

Classement général de la Coupe du Monde après cinq étapes

Photo : Kevin Staut et Beau de Laubry Z, vainqueurs du Grand Prix Coupe du Monde de Stuttgart - Crédit photo : Markus Bechert