Alors qu’il n’a dû sa participation au Top Ten qu’au forfait de Conor Swail, Martin Fuchs a saisi sa chance pour s’imposer pour la première fois dans cette épreuve mythique. Kent Farrington et Ben Maher ont complété le podium.
Les dix meilleurs cavaliers du monde se sont affrontés comme chaque année à Genève dans la très attendue épreuve du Top Ten, disputée en deux manches. Six paires ont signé le sans-faute en première manche, l’ordre de départ de la deuxième dépendant du chronomètre de la première.
Cette première étape a notamment anéanti les espoirs de Richard Vogel, pénalisé à deux reprises avec United Touch S (Untouched x Lux Z), mais aussi du chouchou du public Steve Guerdat et de l’Américain Mclain Ward, respectivement associés à Iashin Sitte (Bamako de Muze x Tinka’s Boy) et Ilex (Baltic VDL x Chin Chin) et tous deux fautifs sur l’ultime obstacle.
Richard Vogel a ouvert la deuxième en compagnie de son extraterrestre United Touch S (Untouched x Lux Z) et a cette fois réalisé un sans-faute sans prendre de risques, préférant garder des forces pour le Grand Prix de dimanche dont le couple est le tenant du titre.
Steve Guerdat a tout donné en deuxième manche pour améliorer son classement avec Iashin Sitte (Bamako de Muze x Tinka’s Boy). Malheureusement un virage un peu trop serré sur l’avant-dernier lui a coûté une nouvelle faute. Nul doute que le chouchou du public aura à cœur de briller dans le Grand Prix.
McLain Ward (5ème), a pris toutes les options courtes et notamment celle devant le bidet pour prendre la tête d’un classement encore très provisoire. Max Kühner (6ème) et Cooley Jump The Q (Pacino x Obos Quality), dernier couple fautif de la première manche, ont quant à eux choisi d’assurer davantage leur tracé, ce qui leur a valu un parcours plus lent de trois secondes.
Premier sans-faute de la première manche à prendre le départ, Ben Maher, en selle sur le fantastique Point Break (Action Breaker x Balou du Rouet), a d’emblée mis la pression à ses adversaires en prenant toutes les options courtes. Le Champion Olympique Christian Kukuk (4ème) s’est ensuite élancé avec Just Be Gentle(Tyson x Ticallux Verte). L’Allemand et l’énergique baie ont joué le jeu mais ils ont été pénalisés sur la sortie du double. Il misera dimanche sur Checker pour tenter d’ajouter une nouvelle grande ligne à son palmarès.
Très encouragés par le public de Genève, Martin Fuchs et Leone Jei (Baltic VDL x Corland), ont assuré le spectacle. Appelé de dernière minute suite au forfait de Conor Swail, le Suisse a crânement tenté sa chance en tournant au plus court et en utilisant l’énorme amplitude de son gris. Il a devancé Maher de plus d’une seconde et demie.
Trois paires restaient encore à s’élancer. Comme à son habitude, Julien Epaillard (8ème), en selle sur Donatello d’Auge (Jarnac x Hello Pierville), a pris tous les risques mais il a été fautif à deux reprises, sur la sortie du double et l’oxer avant-dernier. Déjà vainqueur de cette épreuve, Kent Farrington était associé cette année à Toulayna (Toulon x Parco). L’Américain a de nouveau joué le jeu mais il s’est cassé les dents sur le chronomètre de Martin Fuchs, terminant à plus d’une seconde du Suisse.
Le public a retenu son souffle pour le passage de l’ultime cavalier, Henrik Von Eckermann, vainqueur de ce Top Ten en 2022 avec King Edward (Edward x Feo). En retard après le premier intermédiaire, le Suédois a tourné trop court et son champion a dérobé, ce qui a valu au couple la 7ème place finale.
Alors qu’il aurait bien pu ne pas prendre le départ, Martin Fuchs s’est adjugé le premier Top Ten de sa carrière : « J’ai eu une semaine bizarre. Dimanche, Conor Swail m’a téléphoné pour me dire que je rentrais dans le Top Ten et qu’il fallait que je le gagne. Cette phrase était dans ma tête toute la semaine. C’est en partie pour cela que j’ai mis mon cheval de tête Leone Jei, c’était un vrai objectif. C’était une bonne deuxième manche pour mon cheval. Il a une grande foulée, de gros moyens et il est très respectueux. Quand j’ai vu les cavaliers qui restaient à venir derrière moi je me suis dit qu’il fallait aller à fond. J’ai voulu mettre la pression aux autres. Le barrage s’est déroulé comme je l’avais prévu alors j’étais très content même si je n’étais pas sûr que ce serait suffisant.
Je monterai Leone Jei dimanche. Je ne pense pas que ce soit un inconvénient de sortir le même cheval dans les deux épreuves majeures du week-end, cela dépend vraiment des chevaux. Leone Jei a beaucoup de sang et ne se fatigue pas ni ne se dégrade durant la semaine. Je vais le monter gentiment sur le plat demain et il sera prêt pour dimanche. » confiait le vainqueur.
Kent Farrington pouvait se réjouir de signer un nouveau podium dans cette épreuve mythique : « Toulayna a sauté les deux manches de manière incroyable. Elle n’a pas effleuré la moindre barre au premier tour. Elle était venue ici l’an dernier et s’était déjà très bien comportée alors j’avais fait de ce Top Ten un objectif. J’aurais pu faire un meilleur barrage, j’étais très près du mur et je ne suis pas bien rentré dans le double mais Martin a fait une très belle deuxième manche et il aurait de toute façon été très difficile à battre. C’est une très belle manière de finir l’année. », expliquait-il.
De son côté, Ben Maher ne tarissait pas d’éloges sur sa monture : « Point Break a été incroyable ce soir. Il est très régulier. Il continue d’apprendre et je suis très fier de lui. Je le forme depuis quatre ans et je suis ravi que ses propriétaires soient là pour le voir sur le podium. En partant premier des parcours sans-faute de la première manche j’ai fait mon propre barrage. Par rapport au moment où le cheval en est dans sa carrière je n’aurais pas pu aller beaucoup plus vite. Il a une plus petite foulée que certains des chevaux qui étaient là. », racontait le Britannique.
Photo : Martin Fuchs et Leone Jei, vainqueurs du Top Ten – Crédit photo : Claire Simler