Hier après-midi à Fontainebleau, Nina Mallevaey a succédé à Cédric Hurel en devenant Championne de France Pro Elite avec Nikka VD Bisschop au terme d’une deuxième étape riche en rebondissements. Nicolas Sers et Pénélope Léprevost ont complété le podium, respectivement aux rênes d’Eleven de Riverland et de Bingo Del Tondou.

Le public, encore discret en début de semaine, était bien présent hier après-midi sur la carrière des Princes pour assister au dénouement du Championnat de France Pro Elite. Si quarante-et-un couples se tenaient dans la même barre à l’issue de l’épreuve de Chasse, le classement a été chamboulé à l’issue de la première manche de la finale. Le chef de piste Quentin Perney a dessiné un parcours délicat, où les fautes ont été nombreuses sur le vertical numéro 6, le double de verticaux numéro 8 après la rivière ou encore la ligne palanque, double vertical sur bidet-oxer et l’ultime vertical de barres unies : « C’est un Championnat qui est assez difficile à dessiner de par son format sur deux jours. Il a fallu que la Chasse soit déjà assez délicate. Il y avait un parcours sérieux en première manche où il fallait vraiment que les cavaliers soient très concentrés, très précis jusqu’au bout. La dernière ligne a fait pas mal de fautes. Le matériel était vraiment parfait pour bien travailler et faire faire de petites fautes partout. Je suis satisfait d’avoir fait autant de petites fautes réparties tout au long du parcours. », confiait le chef de piste.

Malheureux lors de l’épreuve de Chasse (60^ème), Simon Delestre a cette fois réalisé le premier parcours sans-faute de la première manche avec la bouillonnante Acatitla LS (Clearway x Alcamera de Moyon), ce qui lui a permis de remonter dans le top 20. Pénélope Leprévost, qui retrouvait Bingo Del Tondou (Vigo d’Arsouilles x Querlybet Hero) au meilleur de sa forme est quant à elle remontée de la 32^ème à la 5^ème place provisoire après un beau sans-faute.

A l’inverse, certains ont subi de grosses désillusions, à l’image de Margaux Rocuet dont la monture Djibouti de Kerizac (Quaprice Bois Margot x Le Tot de Semilly) a refusé la rivière, tout comme le Champion de France en titre Cédric Hurel, en selle sur son fidèle Fantasio Floreval Z (Florian de la Vie x Clinton). En tête après l’épreuve de Chasse, Lalie Saclier a cette fois laissé deux barres à tête en compagnie de Fenomene des Lilas (Toulon x Jouyeux Ardent), ce qui a tout de même été suffisant pour rentrer dans le top 20.

Huit paires seulement sont sorties de piste avec un score vierge et sont fortement remontées au classement général. Seule représentante du top 20 de la Chasse sans-faute en première manche, Nina Mallevaey, 8^ème la veille, s’est emparée de la tête avec Nikka VD Bisschop (Emerald x Nabab de Reve) devant Nicolas Sers, en selle sur Eleven de Riverland (Kannan x Diamant de Semilly) et Charlotte Léoni avec Miss Marie V’T Winnenhof (Edjaz Van’t Merelsnest x Toulon), qui avait permis à son père de monter sur le podium du Championnat Pro Elite. Derrière eux, Dylan Levallois, associé à l’étalon Funky Music Semilly (Diamant de Semilly x Apache d’Adriers) et Pénélope Leprévost restaient en embuscade pour un podium.

En deuxième manche, le chef de piste a proposé un parcours plus aéré avec un temps accordé assez serré. Première à s’élancer, Lalie Saclier a terminé son Championnat sur une bonne note en étant uniquement pénalisée par le chronomètre. Alexis Goulet, accompagné de Jason R (Starpower x Berlin), a été le premier à rentrer avec un score vierge. Fautive en fin de première manche, Juliette Faligot (7^ème), associée à son exceptionnelle Arqana de Riverland (Cornet Onolensky x Diamant de Semilly), est cette fois sortie de piste avec un beau sans-faute, tout comme sa compatriote Leona Mermillod Baron (5^ème), en selle sur First To Cash Out (Volstrups Cash x Balou du Rouet). Après un superbe parcours de Pénélope Leprévost uniquement pénalisé d’un point, Alix Ragot, qui montait KS Carat (Canvas Plus x Diabeau Van de Heffinck) pouvait encore espérer un podium après la faute de Dylan Levallois (8^ème) dans le triple et celle de Charlotte Léoni (6^ème) sur le numéro trois. Malheureusement pour lui, les leaders n’ont pas craqué. Nicolas Sers a tout donné avec le puissant Eleven de Riverland et Nina Mallevaey a été incroyable de sang froid pour s’adjuger son premier titre en Pro Elite avec l’olympique Nikka VD Bisschop. L’amazone, qui avait été sacrée Championne de France des Cavalières en 2016, a laissé éclater sa joie après la ligne d’arrivée devant un public conquis par sa splendide prestation : « Je passe pas mal de temps aux Etats-Unis et revenir en France pour le Championnat est un moment particulier car je n’étais pas revenue à Fontainebleau depuis cinq ans. J’ai beaucoup de souvenirs ici, notamment à poney et aussi aux Championnats d’Europe des Jeunes Cavaliers. J’étais émotive quand je suis revenue sur le site et que j’ai découvert tous les travaux qui avaient été effectués sur le site. Le public français est toujours incroyable. Quand j’ai passé le ligne d’arrivée j’ai eu une bouffée d’émotions. Je monte à Wellington de décembre à fin mars. Le reste du temps je suis installée aux Pays-Bas, à Valkenswaard. Ma coach Helena Stormanns nous accompagne. J’essaye de faire pas mal de concours en France, cela me tient à coeur. Je suis très réservée et je n’étais pas forcément très à l’aise avec l’engouement qu’il y avait autour de moi cette semaine. C’est presque plus dur pour moi que de monter un Championnat, je n’aime pas tellement parler de moi, j’y travaille encore. Le Championnat d’Europe est bien sûr dans un coin de ma tête. J’ai besoin de prendre encore de l’expérience et de prouver par des résultats. J’ai la chance d’être bien entourée par les Rein qui sont des propriétaires en or et de monter des chevaux exceptionnels qui ont déjà de l’expérience. J’espère continuer avec les bons résultats et avoir des sélections. », confiait la médaillée d’or.

Nicolas Sers, très régulier depuis un an, a confirmé la solidité de son couple avec Eleven de Riverland : « Je n’imaginais pas forcément avoir une médaille aujourd’hui. J’ai eu quelques soucis avec le cheval avant de venir et il s’est finalement avéré qu’il était très en forme donc je suis très satisfait de ce week-end. Je n’ai pas d’objectifs particuliers. Je monte Eleven que j’ai avec Eduardo Blanco depuis environ deux ans. Il a attaqué les grosses épreuves il y a un an et demi. Nous essayons de la faire avancer et d’aller au plus haut en fonction des sélections que nous pourrons avoir. Il a pris beaucoup d’expérience l’année dernière et je pense qu’aujourd’hui il peut sauter n’importe quel Grand Prix. », expliquait-il.

Pénélope Leprévost pouvait se satisfaire du retour de Bingo Del Tondou au meilleur de sa forme : « Je suis vraiment très contente de Bingo qui s’était blessé l’année dernière juste avant Fontainebleau. Il a été opéré et il revient exactement un an après, je suis très fière de lui. Je trouve que Nina est un bel exemple pour tous les jeunes. Elle est travailleuse, elle a saisi les opportunités et elle a ce qu’elle mérite. », racontait la Normande.

La DTN des équipes de France Sophie Dubourg se réjouissait des belles prestations de l’après-midi : « La victoire de Nina a une saveur particulière puisque c’est un symbole des équipes de France. On a beaucoup de jeunes femmes, j’y suis assez sensible car on pratique un sport mixte et on a bien vu ici que beaucoup de jeunes femmes se sont illustrées. C’est une revue des troupes pour Edouard Coupérie et Olivier Guillon et nous avons beaucoup de Coupes des Nations donc beaucoup de couples à sélectionner. Ces formats permettent à beaucoup de couples de se rencontrer. », confiait-elle.

Résultats complets du Championnat de France Pro Elite

Plus tard dans la soirée s’est tenu le Championnat Pro 1. A l’issue de deux manches très disputées, Dylan Ringot a décroché le titre en compagnie d’O Rockabilly (Rock’N Roll Semilly x Replay). Swan Bourven s’est emparé de la médaille d’argent avec Forever des Saules (Canturo x Fetiche du Pas). Thomas Rousseau est monté sur la troisième marche du podium avec Furyo du Banco (Con Air x Glory du Banco).

Résultats complets du Championnat de France Pro 1

En fin de matinée s’est disputée l’épreuve majeure du CSI5*, les Masters – Prix FFE, une épreuve qui s’est déroulée en deux manches. Douze des trente couples présents sont revenus en deuxième manche, tous auteurs de parcours sans-faute sur les barres, même si quatre paires avaient été pénalisées par le chronomètre.

Si la veille Julien Epaillard avait décroché la victoire, il a cette fois cédé la place à un autre Julien, Anquetin cette fois, qui n’a pas fait dans le détail avec l’excellente Fulldollar de Raygade (El Torreo de Muze x Dollar du Murier). Le Normand a devancé de trente centièmes un autre Tricolore, Marc Dilasser, qui montait son fidèle Arioto (Diamant de Semilly x Qualisco III). Christian Ahlmann a complété le podium avec D’Aganix 2000 Z (Dominator 2000 Z x Aganix du Seigneur). Au total six couples ont réalisé un double sans-faute.

Résultats complets des Masters FFE

Photo : Nina Mallevaey, sacrée Championne de France Pro Elite avec Nikka VD Biscchop – Crédit photo : PSV J. Morel

Vainqueur de la finale de la Coupe du Monde de Bâle il y a quelques semaines à peine, Julien Epaillard a poursuivi sur sa belle lancée en s’adjugeant la première épreuve majeure du week-end bellifontain en compagnie d’Easy Up de Grandry. Hans-Dieter Dreher et Grégory Wathelet ont complété le podium.

Julien Epaillard ne cesse de briller ! Associé depuis quelques mois à Easy Up de Grandry (Jarnac x For Pleasure), le Normand s’est adjugé cet après-midi au CSI5* de Fontainebleau le prix Toubin Clément (1,55m), première épreuve majeure du week-end, qualificative pour l’épreuve en dimanche du samedi et le Grand Prix dominical. Le Tricolore a pris le meilleur avec deux petits dixièmes d’avance sur l’Allemand Hans-Dieter Dreher, en selle sur le véloce Vestmalle des Cotis (Baloubet du Rouet x Landor S). Le podium a été complété par le couple finaliste de la Coupe du Monde Grégory Wathelet/Bond Jamesbond de Hay (Diamant de Semilly x Kannan) pour un trio de chevaux 100% Selle Français : « C’est le deuxième concours à l’extérieur pour Easy Up, qui se remet un peu dans le coup. La semaine dernière, il a commis quelques petites fautes sans gravité. Ça lui a certainement fait du bien de sauter un peu sans pression. L’idée, c’est de faire un bon week-end ici avant d’aller à Madrid avec lui. Selon comment cela se passe à Madrid, nous verrons nous sommes sélectionnés pour la Coupe des Nations à La Baule ou non. C’est un cheval qui a l’air de bien sauter sur l’herbe, comme j’ai pu notamment le voir avec ses cavaliers précédents. C’est pour ça que j’ai La Baule en ligne de mire ; mais s’il n’est pas prêt, ce n’est pas grave, il y aura Aix-la-Chapelle après. C’est un cheval qui a de gros moyens et que je commence à connaître un peu. Demain, il sera au repos et dimanche, il courra le Grand Prix. », confiait le vainqueur.

Au total quinze paires ont signé un parcours sans-faute sur un tracé délicat où la palanque placée en numéro huit, le vertical numéro dix sur bidet ou encore le triple numéro onze ont été les obstacles les plus fautifs. Outre Julien Epaillard, six cavaliers français ont réalisé un sans-faute dans le temps, à l’image de Marc Dilasser (6^ème), en selle sur l’expérimenté Arioto (Diamant de Semilly x Qualisco III), Olivier Perreau (7^ème), associé à sa jument olympique Dorai d’Aiguilly (Kannan x Toulon) ou encore Nicolas Layec (8^ème), qui montait Coolcream Berence (Kannan x Le Tot de Semilly).

Résultats complets du Prix Toubin Clément

Plus tôt dans la journée s’est tenue la première étape du Championnat de France Pro Elite. Lalie Saclier a su allier vitesse et précision pour s’imposer avec la jument de son élevage Fenomene des Lilas (Toulon x Jouyeux Ardent) : « Dans une chasse, il faut trouver un entre-deux. Être sans-faute mais se retrouver ensuite à la 25e place, cela n’a pas franchement d’intérêt. Aujourd’hui, l’objectif était de se placer dans les douze premiers sans détériorer ma jument pour autant. En sortant de piste, je savais que je venais de réaliser un bon parcours mais je ne pensais pas du tout que j’allais remporter la chasse ! C’est une bonne surprise ! Maintenant, il n’y a plus qu’à poursuivre sur cette lancée ! Techniquement, j’ai trouvé que les deux combinaisons étaient délicates : le triple dès le numéro 4, après une option courte pour sauter le troisième obstacle et le double en numéro 9 après le demi-tour. Aujourd’hui, je partais dans la première moitié de l’épreuve. C’est plus difficile puisqu’on a un peu de mal à doser la prise de risques. Fénomène des Lilas participe ici à son premier championnat. Depuis le début de la saison elle est très régulière ! Je la sens prête pour ce championnat, nous verrons demain soir si j’ai eu raison ! Fénomène est une jument née chez nous, à l’élevage des Lilas. Sa mère, Perle Fine du Val était ma première jument, je l’ai eue à l’âge de douze ans. À l’origine, nous l’avions achetée pour sauter des épreuves de niveau Amateur élite et finalement, elle s’est révélée être une crack. Avec elle, j’ai gagné des épreuves jusqu’à 1,45m et fait les championnats d’Europe Children et Junior. Fénomène était un cadeau d’anniversaire pour les dix-huit ans de ma sœur, Lolita ! Elle voulait absolument un poulain de Perle ! Je l’ai débutée et formée jusqu’à ce niveau d’épreuves donc ça rend toute cette histoire encore plus chouette ! Demain, il faudra réussir un double sans-faute en finale. En passant en fin d’épreuve, j’aurai l’avantage de pouvoir regarder les premiers partants. Désormais, Fénomène et moi avons notre destin en mains ! », expliquait la cavalière de la région Auvergne- Rhône-Alpes.

Elle a devancé Alix Ragot, en selle sur KS Carat (Canvas Plus x Diabeau Van de Heffinck), et le duo de cavalières Léona Mermillod Baron et Mélissa Garbail respectivement associées à First To Cash Out(Volstrups Cash x Balou du Rouet) et Dandy de l’Eyre (Iowa x Ephebe For Ever). Tout reste encore à jouer demain car pas moins de quarante-et-un couples se tiennent dans la même barre.

Classement provisoire du Championnat Pro Elite après l’épreuve de Chasse 

Photo : Julien Epaillard et Easy Up de Grandry, vainqueurs du Prix Toubin Clément – PSV J. Morel

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On attendait un nouveau sacre français depuis 2004 et la victoire historique de Bruno Broucqsault et Dileme de Cephe. 2^ème l’an dernier avec Dubai du Cedre, Julien Epaillard a cette fois décroché le Graal avec son champion maison Donatello d’Auge. Il a devancé Ben Maher, associé à Point Break, ainsi que son compatriote Kevin Staut, 3^ème en compagnie de l’inoxydable Visconti du Telman.

Si le public s’était montré quelque peu discret à l’occasion des deux premières épreuves qualificatives, les tribunes du St. Jakobshalle, qui accueillera dans quelques semaines l’Eurovision, étaient pleines à craquer dimanche après-midi.

Gérard Lachat, associé à Grégory Bodo, avait tracé une première manche qui semblait moins sélective que l’épreuve de vendredi soir. Pas moins de dix des vingt-cinq paires ont réalisé un parcours sans-faute dans le temps imparti, la Sud-Africaine Bronwyn Meredith Dos Santos, sensation de la semaine, étant uniquement pénalisée par le temps avec sa fantastique Bibisi (Calato Kama). Cette manche n’aura pas réussi au tenant du titre Henrik Von Eckermann, fautif sur l’oxer numéro 7 avec Iliana (Cardento x Gentleman), ni au vainqueur de vendredi Martin Fuchs, qui a laissé à terre le dernier en compagnie de Leone Jei (Baltic VDL x Corland) pour le plus grand malheur de ses supporters. Les cavaliers allemands à l’avant du classement qui ont eux aussi perdu toute chance de podium : Hans-Dieter Dreher sur la sortie de double avec Elysium (Zirocco Blue VDL x Coronado), Richard Vogel sur le milieu du triple avec United Touch S (Untouched x Lux Z) et sa compagne Sophie Hinners sur l’ultime obstacle en compagnie de My Prins (Zilverstar T x Winningmood).

A l’inverse, les deux Tricolores Julien Epaillard et Kevin Staut ont tenu le choc, ce dernier remontant à la 2^èmeplace du classement provisoire, à égalité avec Ben Maher/Point Break (Action Breaker x Balou du Rouet) et Lillie Keenan/Kick On (Warrior x Caretino Glory).

L’ultime manche a réservé son lot de difficultés, notamment en deuxième partie de parcours avec le triple en sortie de virage suivi d’un oxer sur bidet et d’une ligne oxer suivi à trois foulées d’un double vertical-oxer. L’Américaine Katherine Dinan, en selle sur Out of The Blue SCF (Verdi x Cassini I), sœur utérine de l’excellente Rebeca LS, a réalisé le premier parcours sans-faute dans le temps de cette deuxième manche, s’assurant une 8^ème place finale. Le couple allemand Sophie Hinners/Richard Vogel a lui aussi assuré le sans-faute, s’offrant le même score final, l’avantage étant à Hinners au classement général (5^ème) pour un meilleur chronomètre en deuxième manche. Son compagnon s’est quant à lui offert la 6^ème place du Championnat. Si Willem Greve et Grandorado (Eldorado Van de Zeshoek x Carolus II) étaient bien partis pour les devancer, un point de temps dépassé pour quelques centièmes de seconde de trop a fait reculer le couple à la 7^ème place. Le public suisse attendait une grande prestation de son favori Martin Fuchs, mais l’Helvète a rétrogradé à la 9^ème place après deux fautes. Tenant du titre, Henrik Von Eckermann a été fautif sur l’oxer sur bidet après le triple, ce qui ne lui a pas permis de faire mieux qu’une cruelle 4^ème place finale.

Il restait alors quatre couples pour jouer la victoire. En selle sur l’expérimentée Visconti du Telman (Toulon x Dollar du Murier), Kevin Staut a déroulé un superbe parcours mais n’a pu éviter une faute sur l’oxer numéro 9. Derrière lui, l’Américaine Lillie Keenan, qui avait jusque-là disputé un championnat quasiment parfait, a craqué, laissant trois barres à terre. De son côté, Ben Maher, a commis une faute sur l’entrée du triple, dans un meilleur chronomètre que Staut. Il ne restait alors plus que Julien Epaillard à s’élancer. Le Tricolore avait le droit à une faute et deux points de temps dépassé, sans quoi il y aurait barrage pour le titre. En selle sur Donatello d’Auge (Jarnac x Hello Pierville), le Normand s’est fait piéger sur le vertical d’entrée de double numéro onze mais est parvenu à ne pas commettre d’autre faute et s’est adjugé le titre devant un public conquis. Il a pu laisser éclater sa joie pour fêter son premier grand titre chez les seniors : « Le cheval a été incroyable cette semaine, il a bien sauté tous les jours. Aujourd’hui je l’ai senti un peu fatigué en première manche mais avec son excellent mental il veut toujours m’aider. Il était presque plus frais en deuxième manche mais le parcours était vraiment difficile. J’ai eu un peu de chance mais il en faut pour gagner un championnat. J’ai complètement perdu ma concentration après l’oxer sur bidet avant d’aborder la dernière ligne. J’étais trop près et je ne l’ai pas assez aidé alors que je pense qu’il aurait été double sans-faute. C’est un rêve qui se réalise pour ma famille et toute l’équipe, nous travaillons tous les jours pour cela. Donatello arrive à sauter vraiment facilement sans faire trop d’efforts et cela m’a beaucoup aidé aujourd’hui. », confiait le vainqueur.

Ben Maher, qui souffrait d’une fracture du pied, ressentait un mélange de joie d’être monté sur le podium et de déception de ne pas avoir ajouté un nouveau titre à son palmarès : « Point Break a eu quelques semaines de repos après l’étape de Bâle de janvier et il est revenu ici en pleine forme. Après ma faute de vendredi je savais que j’allais probablement avoir du retard pour aujourd’hui. Il a probablement réalisé ses meilleurs parcours cette semaine. J’ai Point Break depuis ses 6 ans, il a toujours été un cheval spécial. Nous avons pris notre temps avec lui. C’est toujours dur d’arriver tout près et de ne pas être le vainqueur mais bravo à Julien qui a réussi à gagner jeudi et à tenir tout le long du championnat. J’ai fait une erreur d’équitation vendredi. Mon cheval était un peu fatigué en deuxième manche, il a tout donné mais cela n’a pas suffi. Je suis fier de lui. C’était une semaine physiquement éprouvante pour moi et je suis heureux de la conclusion. », expliquait le Britannique.

Kevin Staut, malheureux en finale l’an dernier, ne pouvait que se réjouir de cette troisième place : « Je suis très content pour moi, mon équipe et les sports équestres en général. C’est formidable d’avoir été dans le groupe de tête et d’avoir été efficace jour après jour. Aujourd’hui, après ma faute en deuxième manche, il me restait encore à sauter la dernière ligne qui était difficile mais Visconti a tout donné pour moi. Je la monte depuis 6 ans, elle continue de progresser et elle est toujours là pour se battre et ne fait pas trop d’erreurs dans les moments importants. Cet événement a été incroyable ainsi que les athlètes. Ce sport est formidable quand il est tel qu’on l’a vu cette semaine. Il y a un superbe vainqueur et nous pouvons être fiers de ce qui a été proposé. », racontait-il.

Résultats complets de la finale Coupe du Monde

Au classement de l’épreuve, Katherine Dinan l’a emporté après avoir réalisé l’unique double sans-faute en compagnie de la fantastique Out of The Blue SCF. Pénalisé uniquement d’un point de temps dépassé, Willem Greve, 7^ème au général, a pris la 2^ème place de l’épreuve avec son puissant Grandorado. Daniel Coyle, associé à Incredible (Clinton x Heartbreaker) a complété le podium avec un total de deux points au cumul des deux manches.

Résultats complets de l’épreuve finale

Photo : le podium de la finale Coupe du Monde de Bâle. Julien Epaillard, vainqueur, est entouré de Ben Maher, 2^ème et Kevin Staut, 3^ème – Crédit photo : Claire Simler

Fautif dans l’épreuve de Chasse, Martin Fuchs s’est bien rattrapé en remportant la deuxième étape de la Finale Coupe du Monde en compagnie de Leone Jei. Max Kühner, en selle sur Elektric Blue P et Alessandra Volpi, associée à Gipsy Love, ont complété le trio de tête d’une épreuve riche en rebondissements. De nouveau au rendez-vous, Julien Epaillard a confirmé son leadership au classement général alors que son compatriote Kevin Staut, 4^ème au provisoire, pourra également espérer monter sur la plus haute marche du podium dimanche.

Vingt-quatre heures après l’épreuve de Chasse, Gérard Lachat, accompagné de Grégory Bodo, a proposé pour la deuxième étape de la finale de la Coupe du Monde un parcours beaucoup plus gros que la veille, qui demandait aux cavaliers de signer un tracé parfait pour espérer se qualifier pour le barrage. Le triple numéro cinq placé en sortie de virage, le vertical numéro sept, avec un bidet en faux appel, mais aussi le double palanque-oxer numéro dix et la dernière ligne constituaient les plus grosses difficultés du parcours qui comptait quatorze obstacles pour dix-sept efforts.

Comme on pouvait l’imaginer, la majorité des premiers partants, peu habitués à ce niveau de difficulté, ont beaucoup souffert. Quatre des dix premiers couples au départ n’ont pas terminé le parcours alors que quatre autres en sont venus à bout dans la douleur avec au moins trois fautes au compteur. La belle surprise de ce début d’épreuve est venue de la cavalière d’Afrique du Sud Bronwyn Meredith Dos Santos, uniquement fautive sur la sortie du triple en compagnie de la courageuse Bibisi (Calato Karma).

Décevant la veille, Daniel Coyle, onzième de la liste de départ, a débloqué le compteur des parcours sans-faute avec l’aérien Incredible (Clinton x Heartbreaker). Il a été imité un peu plus tard par deux cavaliers qui avaient choisi de changer de monture pour cette deuxième étape : Hans-Dieter Dreher, cette fois en selle sur Elysium (Zirocco Blue VDL x Coronado) et Max Kühner, associé à son fidèle Elektric Blue P (Eldorado Van de Zeshoek x For Pleasure). Ils ont été rejoints par trois autres couples : La jeune américaine Alessandra Volpi, qui montait la fantastique Gipsy Love (Guidam Sohn x L’Esprit), le Suisse Martin Fuchs, qui a répondu présent à domicile avec Leone Jei (Baltic VDL x Corland) et le leader du classement provisoire Julien Epaillard, qui n’a pas flanché en compagnie de Donatello d’Auge (Jarnac x Hello Pierville).

Au rang des déceptions, notons une faute sur le dernier de Richard Vogel et United Touch S (Untouched x Lux Z), qui pourrait bien coûter le podium du classement général au couple mais aussi les deux fautes d’Edouard Schmitz, qui a eu le malheur de voir la martingale de Gamin Van’t Naastveldhof (Chacco Chacco x Toulon) se casser alors qu’il était bien parti pour se qualifier pour le barrage. Les cavaliers belges, qui paraissaient tous deux capables de monter sur le podium dimanche, ont perdu tout espoir de bon classement : Pieter Devos a semblé avoir perdu son sang-froid aux rênes de Casual DV Z (Cornet Obolensky x Cicero Z Van Paemel), avec trois fautes et une volte. De son côté, Grégory Wathelet, après une faute à mi-parcours, a accéléré pour tenter de rester dans le wagon de tête mais sa monture Bond Jamesbond de Hay (Diamant de Semilly x Kannan) s’est bloquée sur sa reprise à l’abord de l’ultime obstacle, ce qui a coûté treize points au couple. Côté Tricolore, Julien Anquetin a laissé trois barres à terre avec Blood Diamond du Pont (Diamant de Semilly x Arpege Pierreville) alors que Kevin Staut a fait tomber le dernier en compagnie de l’expérimentée Visconti du Telman (Toulon x Dollar du Murier).

Au barrage, l’ouvreur Daniel Coyle a connu un parcours difficile avec une dérobade sur le numéro un ainsi que des fautes sur les trois obstacles suivants. De son côté, Hans-Dieter Dreher était parti très vite mais il s’est malheureusement écrasé sur le dernier obstacle avec Elysium. Max Kühner, qui avait un tracé à peu près équivalent, a bien failli subir le même sort après avoir décollé sur une foulée très longue sur le dernier, mais Elektric Blue P s’est démené pour franchir l’obstacle sans-faute, permettant au couple de s’emparer de la tête du classement provisoire. Derrière lui, Alessandra Volpi a préféré assurer un beau double sans-faute avec une Gipsy Love toujours aussi aérienne. 

Martin Fuchs savait que pour remonter au classement général il lui fallait prendre tous les risques. Son cheval de tête Leone Jei a répondu présent et lui a permis de devancer l’Autrichien d’une seconde et demie. Il sera finalement le dernier partant, Julien Epaillard ayant finalement préféré faire l’impasse sur le barrage. Si cette stratégie empêchera le Français de partir avec une éventuelle barre d’avance en finale, elle permettra sans doute à sa monture de se présenter dimanche avec davantage de fraîcheur.

10^ème de l’épreuve de Chasse, Martin Fuchs était ravi de sa victoire ce soir : « C’est une victoire spéciale dans ce concours incroyable. Être qualifié était déjà une grande satisfaction mais gagner aujourd’hui en partant en dernier est fantastique. Leone Jei a donné le meilleur de lui-même lors des deux parcours. De mon côté, j’ai fait quelques erreurs mais il m’a bien aidé. Je ne savais pas que Julien ne sauterait pas le barrage mais je pense que de toute façon je n’aurais pas monté mon barrage de manière différente. Je savais que Max était déjà très rapide et le barrage me convenait bien. Mon cheval a parfaitement géré les demi-tours serrés et les grandes galopades, il a répondu présent et était bien avec moi. Je vais regarder mes vidéos ce soir, voir ce que j’ai bien fait mais aussi ce que j’ai raté pour corriger mes erreurs dimanche. », confiait le vainqueur.

De son côté, Max Kühner a effectué un changement de cheval gagnant qui l’a mené à la deuxième place : « Je suis content du résultat mais pas de la manière dont j’ai monté. Mon barrage n’était pas très fluide. J’ai perdu un étrier sur le virage du mur et j’ai eu un mauvais abord sur le dernier mais le cheval a bien fait. Demain le cheval va bouger un peu tout en ayant une journée facile pour être en forme dimanche. Il y a des couples forts classés devant moi qui peuvent tout à fait signer un double sans-faute, je vais faire de mon mieux et nous verrons. », racontait-il.

Enfin, Alessandra Volpi ne pouvait que se réjouir d’un podium qu’elle n’attendait probablement pas en débarquant sur le sol suisse : « Je me sens vraiment bien, je suis contente de moi et de ma jument. Elle a tout donné ces deux derniers jours. J’ai déjà dépassé toutes mes attentes de la semaine avant même de sauter dimanche. Je monte Gipsy depuis un peu plus d’un an. C’est une jument très talentueuse et intelligente mais un peu particulière et il a fallu un peu de temps à moi et à mon équipe pour bien la connaître. Elle  a énormément évolué ces derniers mois et nous impressionne à chaque fois qu’on lui demande de franchir un nouveau palier. J’ai beaucoup de chance de la monter. C’est ma deuxième finale Coupe du Monde, j’étais à Leipzig en 2022. Nous allons essayer d’avoir le meilleur jour off possible et d’être dans la meilleure forme possible dimanche. J’ai passé les dernières semaines avant cette finale à sauter à Wellington sur les plus petites pistes possibles pour que nous nous préparions toutes les deux avant de venir. La transition n’est pas facile mais nous nous en sommes bien sorties. 

Au barrage j’ai vu que les deux premiers couples avaient fait des fautes alors j’ai préféré faire un bon barrage en conservant la confiance de la jument avant de sauter dimanche. J’ai eu la chance que Julien ne saute pas ce qui m’a permis de terminer troisième. », confiait-elle.

Résultats complets de la deuxième étape de la Finale Coupe du Monde 

Au classement général, les cartes sont quelque peu rebattues : Si Julien Epaillard conserve la tête avant la finale, il est désormais suivi de près par Martin Fuchs et Henrik Von Eckermann, qui partiront dimanche avec deux points au compteur. Kevin Staut remonte au 4^ème rang provisoire avec trois points, à égalité avec l’Américaine Lillie Keenan et le Britannique Ben Maher. 3^ème ce soir, Alessandra Volpi effectue une belle remontée en passant de la 12^ème à la 7^ème place du classement provisoire à tout juste une barre de la tête. Grâce à sa 2^ème place du jour, Max Kühner est 8^ème avec 6 points de retard sur Epaillard, juste devant le couple d’Allemands Sophie Hinners et Richard Vogel, respectivement à 7 et 8 points du leadership. Tout restera encore à faire dimanche lors de la finale qui se disputera en deux manches à partir de 14 heures.

Classement général après les deux premières étapes 

Photo : Martin Fuchs et Leone Jei, vainqueurs de la deuxième étape de la finale Coupe du Monde de Bâle – Crédit photo : Claire Simler