Pour la deuxième année consécutive, Christophe Ameeuw et son équipe organisent les Hong Kong Masters. Ludger Beerbaum, Gerco Schröder, Christian Ahlmann, Maikel Van der Vleuten, Edwina Tops-Alexander, Harrie Smolders, Denis Lynch, Michael Whitaker, Katharina Offel ou encore Marc Houtzager font partie des favoris pour la victoire dans le Grand Prix dominical. Huit cavaliers français tenteront leur chance : Patrice Delaveau, tenant du titre et héros de l’édition précédente mais aussi Kevin Staut, Simon Delestre, Roger-Yves Bost, Pénélope Leprévost, Julien Epaillard, Jérôme Hurel et Anne-Sophie Godart. De leur côté, les tournées se poursuivent aux Etats-Unis, dans les Emirats, en Espagne et au Portugal. En dehors de ces évènements, des CSI2* sont organisés à Ebreichsdorf, Lier, Roosendaal, San Giovanni, Thermal et Vestfold.
CSI5* d’Hong Kong (Hkg) : Résultats en ligne – Live Streaming
CSI4* de Wellington (Usa) : Résultats en ligne
CSI3* d’Al Ain (UAE) : Résultats en ligne
CSI3* de Vejer de la Frontera (Esp) : Résultats en ligne – Live Streaming
CSI2* d’Ebreichsdorf (Aut) : Résultats en ligne - Live Streaming
CSI2* de Lier (Bel) : Résultats en ligne – Live Streaming
CSI2* d’Oliva (Esp) : Résultats en ligne – Live Streaming
CSI2* de Roosendaal (Ned) : Résultats en ligne
CSI2* de San Giovanni in Marignano (Ita) : Résultats en ligne
CSI2*-W de Thermal (Usa) : Résultats en ligne
CSI2* de Vestfold (Nor) : Résultats en ligne
CSI2* de Vilamoura (Por) : Résultats en ligne
Samedi 15 février à 14h, la piste du centre de promotion de l'élevage de Saint -Lô accueillera le 1er étalon de la 9ème édition du Stallion Masters.
Si Admiral de Leurven sera l'ouvreur de cette présentation, la première journée verra défiler les 50 premiers étalons dont Vigo Cécé (champion de France des 3 ans 2012), Kalaska de Sémilly (JO de Pékin) ou Vagabond de la Pomme (CSI avec Pénélope Leprévost)...
Pénélope Leprévost fera la présentation des étalons qu'elle monte en compétition et seraexceptionnellement disponible samedi en fin d'après midi pour une séance de dédicaces. Saint-Lô, "Capitale du Cheval", aura l'honneur de recevoir le cheval olympique Peppermill et le cavalier mythique John Whitaker, un événement rare à ne pas manquer.
Vers 18h30, les 10 meilleurs reproducteurs mondiaux présents au salon et figurant sur la ranking list de la WBFSH , participeront à un show en lumière.
A 20h, la salle du musée du haras national, aménagée chaleureusement, accueillera, éleveurs, étalonniers, partenaires et exposants, lors de la soirée du salon. Un menu attractif, une exposition d'une artiste peintre dédiée au "Cheval", une ambiance conviviale dans un cadre historique, une musique rock'n roll permettront, à tous, de passer une soirée festive.
Dimanche, 80 étalons sont attendus. La jeune génération d'étalons sera présentée à partir de 10h00. Les champions de France des 5 ans, en saut d'obstacles et concours complet, Urano de Cartigny et Upsilon, défileront en milieu de matinée. Les stars Goldfever (champion Olympique), Rebozo LS (4ème aux jeux équestres mondiaux de Lexington), Heritage Fortunus (Grand Vainqueur en Coupe des nations et 2ème du CSI de Saint-Lô) attireront le regard des éleveurs ayant fait le déplacement à Saint-Lô l'après-midi.
Outre l'élite des reproducteurs de chevaux de sport dans les 3 disciplines, le salon propose 40 exposants de la filière équine. Etalonniers, mais aussi sellerie, association d'éleveurs, cabinet comptable, fabriquants d'aliments, carrossiers, donnent, au salon des étalons, une dimension professionnelle de la filière cheval.
Programme du salon des étalons
Horaires de passage du dimanche
Communiqué de presse
Pas de CSI5* ce week-end mais de nombreux concours sont au programme. Un CSI3* est organisé à Neumünster, Les tournées d’hiver battent leur plein : Wellington propose un CSI3*, alors qu’Oliva, Vejer de la Frontera et Vilamoura organisent un CSI2*. Enfin, des CSI2* ont lieu à Ebreichsdorf, Neeroeteren et Vestfold et un CSI* est proposé au Mans avec quelques belles tête d’affiche côté Français puisque Kevin Staut, Roger-Yves Bost, Jérôme Hurel ou encore Olivier Guillon font le déplacement.
CSI3* de Neumüster (Ger) : Résultats en ligne – Live Streaming
CSI3* de Wellington (Usa) : Résultats en ligne
CSI2* d’Ebreichsdorf (Aut) : Résultats en ligne – Live Streaming
CSI2* de Neeroeteren (Bel) : Résultats en ligne
CSI2* d’Oliva (Esp) : Résultats en ligne – Live Streaming
CSI2* de Vestfold (Nor) : Résultats en ligne
CSI2* de Vilamoura (Por) : Résultats en ligne
CSI* du Mans : Résultats en ligne
Dans la deuxième partie de cet entretien, Rodolphe Bonnet nous parle des nouveaux étalons du Bois Margot, de ses jeunes espoirs et de ses objectifs pour la saison 2014.
Pouvez-vous nous parler de votre recrutement 2014 ?
Nous accueillons trois nouvelles recrues en 2014 :
Montender : C’est un étalon qui nous intéressait en 2012 et que nous avons finalement eu l’opportunité d’acheter fin 2013. Outre le fait que c’est une star mondiale avec une production connue puisque son fils Monte Bellini est un grand gagnant au plus haut niveau, il correspond bien à une attente que nous avions avec un étalon qui a beaucoup de modèle et qui correspond très bien à une jumenterie dans le sang. Chez nous, c’est un cheval qui devrait pouvoir concurrencer des étalons du type Kannan ou Diamant de Semilly.
Nous intégrons aussi le goût des éleveurs dans la construction du catalogue et nous pensons que Montender peut bien répondre à un besoin.
Quantum : Nous avons acheté le cheval en Argentine à des propriétaires brésiliens. C’est un cheval dont on a adoré la production, notamment Quintero qui a fait preuve de longévité à haut niveau.
C’est un choix d’étalonnier et d’éleveur. Quantum est un prolongement de Quidam avec plus d’homogénéité dans le modèle. Il a du modèle pour un fils de Quidam mais il reste dans ce type avec du sang avec de beaux tissus.
Il est issu d’une souche d’étalons puisque sa mère est la propre sœur de Constant qui a lui-même produit Chin Chin alors que sa 2ème mère a produit Farn qui est le père de Nimmerdor et Ronald qui est le père de mère de Libero. De plus, le croisement Quidam x Cor de la Bryere est l’assemblage de deux chefs de race français. J’ai été impressionné par sa fraîcheur physique à 19 ans. Quantum est un vrai coup de cœur.
Il est classé depuis 5 ans au classement mondial WBFSH avec un gros pourcentage de chevaux de haut niveau. Par exemple, sur sa première génération, 32 poulains sont nés et 6 ont fait des Grands Prix à 1,60m dont Quintero et Quin Chin.
Mercredi de Mars :
Nous avons eu la mère de Mercredi, Tosca de Revel, qui est à nos yeux la meilleure sœur de Quidam, et nous adorions cette jument pleine de sang, avec de très bons tissus, qui ressemblait beaucoup à Rantzau. C’est l’une de nos meilleures souches à l’élevage et nous avons gardé plusieurs de ses filles.
Mercredi a un pedigree qui sort de l’ordinaire puisque c’est un fils de Carthago avec la meilleure sœur de Quidam. Il est chic avec une jolie tête. Cet étalon a gagné près de 30 000 € en compétition en épreuves jusqu’à 1,50m.
Ses premiers poulains issus de juments qui n’ont pas forcément été très sélectionnées ont très bien fait à Fontainebleau. Ses premiers cinq ans montrent beaucoup de potentiel. Le prix de saillie de Mercredi sera très accessible : 450 € au 1er octobre si jument pleine.
Aujourd’hui nous nous approchons plus du recrutement du PSG ou du Real Madrid que de Sochaux pour nos étalons. C’est plus fédérateur et plus dynamisant pour les éleveurs. Avec cette offre plus large et de qualité, nous pouvons avoir plus d’impact que les dirigeants du stud-book.
C’est plus simple pour nous d’avoir des étalons comme ceux-là qui ont terminé leur carrière sportive car nous n’avons plus l’obligation de la compétition. Ils peuvent ainsi faire la monte en semence fraîche et servir davantage de juments. C’est un gros avantage par rapport aux jeunes chevaux qui doivent concilier les deux avec le risque de briser une carrière, comme ce fut le cas par exemple pour Quartz du Chanu.
Plusieurs fils de Contender ont rejoint la France ces dernières années (Con Air à Beligneux, Contendro I au GFE, Controe à France Haras…), n’avez-vous pas peur de la concurrence avec ces étalons pour Montender ?
Tout d’abord, nous n’avons pas acheté Montender parce que c’était un fils de Contender mais plutôt parce que c’était un type d’étalon que nous n’avions pas à notre catalogue. C’est aujourd’hui de loin le meilleur fils de Contender dans le sport.
Je ne pense pas qu’il va y avoir de concurrence, notamment par rapport à Contendro qui semble convenir à une jumenterie très différente de Montender.
Pouvez-vous nous présenter vos jeunes espoirs pour les années à venir ? Est-ce que le nouveau Qlassic se trouve parmi eux ?
Avant de sortir un nouveau Qlassic, il risque de se passer du temps, c’est le cheval d’une vie. Leon Melchior par exemple n’a eu qu’une Ratina.
Nous avons eu d’autres chevaux d’exception, à commencer par Kraque Boom que nous avons eu jeune mais que nous avons vendu car il ne rentrait pas dans nos critères d’étalon. Quaprice était également un cheval d’exception malheureusement disparu prématurément.
Je pense qu’à court terme nous allons assister à l’explosion de Rissoa et que Sunday de Riverland peut aussi réussir à haut niveau.
Nous croyons également beaucoup en Uncognito (L’Arc de Triomphe x Hurlevent) qui est le propre frère de Quinoto. Il a eu un parcours un peu similaire à Qlassic dans la mesure où il a été refusé à l’approbation parce que soi-disant il sautait trop haut et probablement également parce que c’était un fils de L’Arc et qu’il ne répondait donc pas aux attentes du stud-book. Il a à nouveau été refusé à 4 ans alors qu’il était « Elite » à Fontainebleau. Ce qui me réconforte c’est que le cheval est parfaitement intègre physiquement et qu’il n’a pas été surexploité.
Nous y croyons beaucoup : c’est un beau cheval de sport très bien né, dans le type de ce que l’on veut produire. Il sera très rapide et pourra gagner beaucoup d’épreuves s’il exprime tout son potentiel. Uncognito a rejoint les écuries de Simon Delestre cette année.
Nous fondons également beaucoup d’espoirs en Victor Hugo Bois Margot (Quaprice Bois Margot x L’Arc de Triomphe avec pour grand-mère Chouanne Pironniere). C’est un cheval gentil, avec une bonne tête, un très bon galop et un gros potentiel. Il est très respectueux donc nous ne voulons pas lui mettre de pression. Il a tous les moyens et la trajectoire mais il doit encore améliorer sa coordination et sa technique. Il ressemble beaucoup à Qlassic et nous espérons qu’il aura le même type de carrière. Il a intégré les écuries de Reynald Angot.
Le parcours de Qlassic nous a d’ailleurs permis de relativiser notre façon de faire avec les jeunes chevaux et de la faire évoluer. Il n’a fait que six parcours à 4 ans, était qualifié à 5 ans et a fait la finale des 6 ans. Avant, nous devions faire la promotion de nos jeunes étalons et nous étions plus dans une recherche d’exploitation rapide et de ce fait nous avons malheureusement gâché quelques jeunes chevaux comme par exemple Quinoto qui a été sollicité trop jeune. Nous savons aujourd’hui qu’il ne faut pas trop solliciter les jeunes chevaux qui ont du potentiel.
Vous ne présentez plus de mâles aux approbations du stud-book SF, pouvez-vous nous en expliquer les raisons ?
On constate par rapport à l’approbation des étalons un fossé important qui s’est créé entre les besoins des étalonniers qui connaissent les attentes des éleveurs d’un côté et les juges et dirigeants du stud-book de l’autre, qui ont tendance à rester dans leur bulle.
Les bons éléments de trois ans ne sont plus présentés à juste titre, quand les éleveurs ont un cheval qui sort de l’ordinaire ils ne l’emmènent plus. C’est mieux ainsi car sinon ces chevaux sont détruits, usés physiquement et mentalement, rendant difficile leur accès au haut niveau et du même coup leur carrière de reproducteur.
C’est le résultat de la politique des derniers présidents, qui a laissé des séquelles importantes. Ils ont cassé le travail de longue haleine de sélection de générations d’éleveurs. Il faut revenir en arrière et, s’il n’y a pas de changement rapide, le stud-book SF va amorcer sa chute.
Ils ne sont pas complètement responsables dans la mesure où les pouvoirs publics donnaient des subventions aux actions nouvelles et que la seule manière d’obtenir ces subventions a été de mettre en place le saut monté. A cause de cela, il y a eu un manque de réflexion interne, il aurait fallu penser à la préservation des chevaux. Cet argent a été gâché alors qu’il aurait pu servir à mettre par exemple en place un système de contrôle des juges.
Les juges n’ont pas réussi à voir les chevaux de demain, comme Qlassic qui a été refusé à deux, trois et cinq ans. Ceci est lié à un manque de professionnalisme et à des querelles partisanes dommageables pour un stud-book.
En tant qu’étalonniers nous n’avons pas eu un étalon de deux ou trois ans approuvé SF depuis six ans alors que nous présentions les meilleurs. Nous n’en présentons plus depuis trois ans.
Le stud-book SF ne progresse plus depuis dix ans et a même fait un retour en arrière. Les chevaux présentés ont été très entamés physiquement par la difficulté du concours et du testage. Beaucoup de chevaux ont puisé dans leurs ressources et certains chevaux qui semblaient avoir de l’avenir n’ont pas pu exprimer leur potentiel. Plusieurs stud-books étrangers ont commis les mêmes erreurs.
Je n’ai pas la science infuse mais je pense qu’il faudrait :
- Mettre en place une commission qui évaluerait la qualité du jugement des juges comme cela se fait en patinage artistique. Un juge qui a raté un cheval comme Qlassic devrait être identifié et remercié. Les juges, se sachant évalués, seront bien plus clairs dans leurs jugements
- Diminuer le nombre de juges et prendre des juges qui aient une stature incontestable, quitte à prendre des juges étrangers même pour les concours qualificatifs pour la finale
- Arrêter le saut monté. Il use les chevaux et il coûte cher car il nécessite plus de juges et plus d’épreuves.
A terme, il ne faut plus de concours étalons trop chers, mais des concours plus simples jugés par des gens de chevaux. Les cracks émergeront et ne seront pas condamnés à l’avenir.
Quels sont vos objectifs pour le sport et l’élevage cette année ?
Sport :
Nous visons une participation aux Jeux Equestres Mondiaux avec Qlassic. Son programme est adapté en fonction de cet objectif. Ce serait pour nous une grande satisfaction de la voir dans l’équipe d’autant que les Mondiaux ont lieu dans sa région de naissance.
Nous n’excluons pas une participation à la finale de la Coupe du Monde mais ce n’est pas l’objectif principal. Si Simon se qualifie, comme son piquet est étoffé, peut-être emmènera-t-il deux chevaux dont Qlassic.
Nous voulons en tout état de cause éviter au maximum les terrains en herbe où le risque de blessure est plus grand. Nous allons essayer de préserver son intégrité physique pour septembre.
De son côté, Rissoa va faire une saison sans pression, avec dans l’idée une participation à quelques Coupes des Nations pour envisager dans l’avenir de participer à des Championnats, avec en ligne de mire les Jeux Olympiques de Rio.
Pour le moment, sa carrière de compétiteur est privilégiée par rapport à sa carrière de reproducteur. Toutefois, nous sommes bluffés par la qualité de ses premiers poulains. Ils sont de la même qualité que Quaprice avec peut-être encore plus de constance.
Etalonnage :
Cette année, nous souhaiterions asseoir notre position en France, ce qui semble faisable avec l’arrivée de deux stars qui renforcent le catalogue, et dépasser les 2000 saillies vendues.
Nous sommes désormais bien implantés en France et notre prochain challenge est de continuer à nous développer à l’international.
Nous ne devrions pas faire évoluer sensiblement notre catalogue car nous considérons qu’il est à présent équilibré. Cependant, nous restons bien sûr attentifs aux opportunités intéressantes qui pourraient se présenter.
Photos : deux nouvelles vedettes ont rejoint le catalogue du Bois Margot : Montender, Champion d’Europe individuel avec Marco Kutscher (en haut à gauche, crédit photo Watermolen) et Quantum, père de nombreux gagnants internationaux dont l’étalon du Holsteiner Verband Quintero (à droite, photo collection privée). En bas à gauche : Rissoa d'Ag, ici au CSIO de Barcelone avec Pedro Veniss, devrait participer à quelques Coupes des Nations cette saison (Crédit Photo Hervé Bonnaud)
Que ce soit dans le sport ou l’élevage, le haras du Bois Margot a vécu une saison 2013 exceptionnelle. Webstallions est allé à la rencontre de son fondateur Rodolphe Bonnet pour tirer un bilan de la saison 2013 et évoquer la saison 2014, qui risque elle aussi d’être riche pour le haras avec en ligne de mire une participation aux Jeux Equestres Mondiaux pour Qlassic Bois Margot.
Webstallions : Quel bilan tirez-vous votre année 2013 ?
Rodolphe Bonnet : Au niveau sportif, nous avons la chance de voir se concrétiser l’accès au haut niveau de Qlassic après une belle fin de saison 2012 en indoor. C’est un étalon jeune avec beaucoup de potentiel et déjà un palmarès riche : Vainqueur de la finale de la Coupe des Nations à Barcelone, 2ème du Grand Prix CSI5* GCT de Valkenswaard, 2ème du Grand Prix CSIO de Gijon, 3ème du Grand Prix CSI5* de Genève, 3ème des Coupes des Nations de Rome et Rotterdam… C’est un parcours rêvé pour un cheval de Grand Prix.
Cette année a également été marquée par l’éclosion de Rissoa. C’est un cheval avec un énorme potentiel, qui a été Champion de France des mâles de trois ans. Nous avons probablement trop cherché à l’exploiter de 4 à 6 ans car nous avions la pression de l’étalonnage et du statut du cheval, d’autant qu’il était issu de la première génération des Quaprice. Par la suite, nous avons tâtonné pour trouver le cavalier qui convenait pour le cheval et je pense qu’aujourd’hui avec Pedro Veniss nous l’avons trouvé. Rissoa est également encadré par Nelson Pessoa. C’est un cheval qui n’est pas suffisamment rapide pour gagner des épreuves au chronomètre, mais il peut tout sauter, c’est un guerrier et il devrait devenir un cheval de Championnat.
C’est un cheval qui avec le système français aurait eu du mal à se faire une place en équipe alors qu’au Brésil il peut creuser son trou car il s’inscrit bien dans la problématique de cette nation, qui dispose de deux individualités fortes mais qui manque de couples performants. Il n’y a donc pas de pression concurrentielle. On s’aperçoit avec cet exemple qu’il n’y a pas de voie royale pour un cheval et qu’il peut très bien évoluer dans un autre contexte que celui que l’on imaginait au départ.
Au niveau de l’élevage, le bilan est très positif avec près de 2 000 saillies vendues en France pour 12 étalons, uniquement avec des chevaux en pleine propriété.
La venue de Canturo a constitué pour nous un gros investissement et l’étalon a été très bien accueilli par les éleveurs car il correspondait à une attente qui n’était pas comblée en France et chez nous puisque nous n’avions pas de performer de haut niveau qui soit également un reproducteur confirmé. Cela aurait probablement été le cas si nous n’avions pas perdu Quaprice prématurément. Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que d’anciens acheteurs de saillies de Quaprice sont revenus vers nous pour acheter des saillies de Canturo, peut-être recherchaient-il cette galopade qui reste dans les esprits.
Cette réussite en 2013 est le fruit d’un travail commencé il y a dix ans.Notre implication constante, en particulier avec L’Arc de Triomphe, malgré les critiques de certains de nos concurrents, a porté ses fruits. Aujourd’hui il est reconnu comme un excellent reproducteur, cela nous a apporté la reconnaissance des éleveurs.
Nous avons la chance d’avoir une clientèle fidèle puisque de nombreux éleveurs nous prennent entre 3 et 5 saillies par an. Nous travaillons aussi avec beaucoup d’éleveurs professionnels car notre catalogue est accessible en prix et qualitatif. Nous avons par exemple réussi à gagner la confiance des éleveurs de la Manche qu’il ne faut jamais tromper pour qu’ils deviennent fidèles.
Vous faites partie des rares étalonniers à être propriétaires de leurs étalons, pouvez-vous nous parler de cette particularité ?
Nous sommes effectivement propriétaires de tous les étalons que nous distribuons. Notre modèle n’est pas orienté vers la distribution car nous considérons que nous ne ferions pas entièrement notre métier. Par exemple, il est plus facile de faire évoluer la qualité de la semence si l’on est uniquement propriétaire. Etre propriétaire de nos étalons nous permet également de proposer des tarifs accessibles puisque nous ne prenons pas de commissions.
L’autre point important est que nous conservons nos chevaux. Il y a ainsi une construction dans le temps et nos étalons ne tombent pas dans l’oubli comme cela pourrait être le cas s’ils étaient vendus à l’étranger.
Quels sont vos critères de choix pour l’acquisition d’un étalon ?
Lorsque nous choisissons un étalon, nous nous demandons si nous l’utiliserions pour nos juments, une quinzaine sont à la reproduction au Haras du Bois Margot, sans oublier les fondamentaux qui sont une bonne souche maternelle, un bon modèle, une bonne locomotion et des points forts, comme par exemple le galop de Canturo, le mental et la facilité d’utilisation de Montender, le coup de dos et le respect de L’Arc…
On se soucie peu du fait que ce soient des purs SF ou pas car le marché ne raisonne pas comme ça, il recherche avant tout un bon cheval.
Il y a un style de chevaux qui nous plaisent en concours. Nous regardons quels sont les étalons pères de ces chevaux et à partir de là nous faisons une liste d’étalons dont on pourrait faire l’acquisition. Après avoir vu plusieurs fils de Canturo dans des concours de jeunes chevaux que nous avons voulu acheter mais qui n’étaient pas à vendre, nous nous sommes intéressés à leur père. Il n’était pas à vendre mais par la suite les propriétaires ont décidé de se concentrer sur les chevaux de concours et ont accepté de le commercialiser. Nous avons aussi vu dans les concours internationaux que Cantus (le père de Canturo) était un excellent père de mères ce qui nous a conforté dans notre décision d’achat.
Le fait de nous être intéressés au concours complet avec Quality Bois Margot nous a beaucoup fait évoluer. Cela nous a permis de juger un bon galop, sur quoi se base 50% de la qualité et notamment de la transmission de la qualité. Nous cherchons des chevaux qui ont un excellent galop et nous accordons également beaucoup d’importance à la trajectoire.
Ces dernières années, vous êtes passés d’une offre de jeunes étalons à une offre majoritairement composée d’étalons confirmés, pouvez-vous nous parler de ce changement stratégique ?
Notre positionnement de départ était difficile puisque nous avons débuté avec L’Arc, Quaprice et Champs Elysées qui étaient à l’époque de jeunes chevaux sans performances. Le temps a montré que nous avions eu raison de faire ces choix.
Notre catalogue était déséquilibré avec beaucoup de jeunes étalons. Cela partait d’une volonté de notre part d’aller au bout d’une histoire, ce que nous avons réussi à faire avec L’Arc puis maintenant avec son fils Qlassic. En ce qui concerne Quaprice, l’histoire est restée inachevée au niveau sportif mais elle continue dans l’élevage.
Nous nous sommesrendu compte qu’il y avait une évolution dans les besoins des éleveurs avec une demande plus grande sur les reproducteurs confirmés. Par exemple, L’Arc, qui prend 15 ans, est aujourd’hui un gros succès grâce à sa production. Nous avons aussi remarqué que par temps de crise les gens avaient tendance à se tourner vers les valeurs sûres en général, et pour les chevaux en particulier.
Nous avons décidé d’élargir notre catalogue avec des profils et des chevaux différents : Canturo est par exemple très différent de Montender et, aujourd’hui, notre catalogue est beaucoup plus complet qu’il y a deux ans.
Nous avons remarqué que vous vendiez peu de semence à l’étranger, pourquoi ?
C’est lié à notre positionnement. Nous vendons des saillies d’étalons attractifs avec un prix de vente raisonnable. Globalement nos étalons ont tellement de succès qu’il est très difficile de faire du stock de congelé car tout est vendu. La raison est technique et nous préférons que les éleveurs français soient servis en priorité.
La demande étrangère est forte mais nous préférons vendre moins cher aux Français et leur réserver les étalons. Cela nous est également favorable puisque cela nous permet de voir un maximum de produits en France et ainsi de bien évaluer la qualité de nos étalons. Si nous vendions davantage à l’étranger, la production serait plus diffuse et il serait plus difficile de faire un bilan.
Pour les éleveurs, un cheval réservé France est beaucoup plus intéressant car les acheteurs viennent de l’étranger pour acheter des poulains, c’est un vrai avantage commercial. D’ailleurs, nous avons décidé de réserver Qlassic et Montender à la France cette année.
A l’avenir, nous prévoyons une internationalisation plus grande, qui commence dès 2014 avec l’arrivée de Quantum dans le Nord, chez Jean-Noël Poitau, pour répondre à la forte demande venant d’Allemagne, de Belgique et des Pays-Bas.
A suivre demain le 2ème volet de l'entretien.
Photos : en haut à gauche : Canturo a été l'étalon leader du haras du Bois Margot en 2013 avec 535 juments saillies (Crédit photo :Tomas Holcbecher) – à droite : Auteur d’une très belle saison 2013 avec Simon Delestre, Qlassic Bois Margot est bien parti pour faire partie de l'équipe de France lors des prochains Jeux Equestres Mondiaux (Crédit photo : Tomas Holcbecher) – en bas à gauche : Première vedette du Haras du Bois Margot, L’Arc de Triomphe est aujourd’hui une valeur sûre de l’élevage (Crédit photo : Frédéric Monneron)
Dimanche après-midi à Bordeaux, en conclusion d’un week-end chargé en émotions, 6800 personnes ont assisté au succès du britannique Guy Williams dans le Grand Prix Land Rover (1,60m) devant neuf autres barragistes.
Si Guy Williams, dernier cavalier au départ et déjà vainqueur avec Zaire (Indoctro x Marlon) d’une épreuve à 1,45m la veille, savait son cheval rapide, il ne s’attendait pas à remporter le Grand Prix : « Au barrage, il y avait beaucoup de parcours sans faute et, en ayant vu les autres, je pensais que ce serait difficile mais j’ai essayé et cela a fonctionné, expliquait-il, Zaire a tout pour être un grand cheval, il est très respectueux et a beaucoup gagné de confiance en lui. Il a une très grande foulée, ce qui m’a permis de faire huit foulées au lieu de neuf du un au deux et c’est probablement là que j’ai gagné l’épreuve. Parfois il peut ruer quand je lui demande ce genre de choses, mais aujourd’hui cela s’est bien passé. Je vais partir au Sunshine Tour pour débuter la saison extérieure puis j’aimerais participer à quelques Coupes des Nations.»
Pénélope Leprévost doit se contenter de la 2ème place de l’épreuve à une seconde du cavalier britannique. Partie en avant dernière position avec Nice Stephanie (Cardento x Ralme Z), vainqueur de la grosse épreuve du vendredi, elle semblait pourtant avoir pris une belle option pour réaliser un doublé, mais, moins rapide en début de barrage, elle a dû s’incliner devant l’Anglais. Elle termine toutefois son week-end de fort belle manière et décroche le titre de meilleure cavalière du concours.
Après une première journée difficile où le couple fut éliminé sur l’entrée du triple, Ludger Beerbaum et Chaman (Baloubet du Rouet x I Love You) rectifient le tir en s’offrant la 3ème place de ce Grand Prix à tout de même près de deux secondes de Williams.
De son côté, Kevin Staut, 4ème, peut se satisfaire du retour au plus haut niveau de Reveur de Hurtebise (Kashmir Van’t Schuttershof x Capricieux des Six Censes), qui, pour sa première participation à un Grand Prix depuis son retour à la compétition, réalise un beau double sans faute. Autre satisfaction dans le clan français, la 8ème place de Philippe Rozier, en selle sur Rahotep de Toscane (Quidam de Revel x Laudanum ps), propre frère de l’ancien cheval de Grand Prix de Philippe Jadis de Toscane, qui, à seulement neuf ans, semble promis à un bel avenir.
Au total sept couples effectuent un double sans faute. Nicola Philippaerts est 5ème avec Donatella N (Vigo d’Arsouilles x Burggraaf), alors que Joe Clee et Cameron Hanley, déjà barragistes dans le Grand Prix Coupe du Monde, sont 6èmes et 7èmes, respectivement avec Utamaro d’Ecaussines (Diamant de Semilly x Quidam de Revel), neveu de Dame Blanche Van Arenberg qui évolue en CSIO sous la selle de Pénélope Leprévost, et Dundee Van de Dwerse Hagen (Caesar Van de Helle x Brownboy), ancienne monture de Pius Schwizer.
L’édition 2014 du Jumping de Bordeaux a encore une fois été un grand cru, avec un public passionné et très nombreux dès le vendredi soir. Les Français ont été au rendez-vous avec trois victoires et deux 2èmes places. Espérons qu’ils seront aussi brillants pour la finale de la Coupe du Monde qui se disputera à Lyon fin avril.
Résultats complets de l’épreuve
Vidéo du vainqueur : Guy Williams et Zaire
Photo : Guy Williams et Zaire – Claire Simler