Après deux podiums entièrement féminins, le dénouement de la troisième édition du Global Champions Tour de Chantilly avait cette année un tout autre visage et s'est conclue par la victoire d'un cavalier allemand, Hans-Dieter Dreher, réputé pour monter des chevaux difficiles.
Dès la première manche, il était clair que l'on se dirigeait vers un tout autre scénario qu'en 2011. Le parcours de la première manche dessiné par le maestro italien Uliano Vezzani était assez complexe et allait mettre beaucoup de favoris en difficulté. Pas un seul passage de ce tracé ne permettait de relâcher la vigilance. Presque chaque obstacle a provoqué une faute. La plus inattendue et la plus inquiétante fut celle de Sabrina, la jument de Marcus Ehning qui a laissé trainer un pied dans la rivière et trébucha. Elle s'est relevée un peu boiteuse, mais plus de peur que de mal, la jument s'en sort avec quelques contusions, mais intacte côté osseux et tendineux, révélait son cavalier plus tard.
C'est donc un autre cavalier allemand, moins connu, qui fut la vedette du jour. Hans-Dieter Dreher a longtemps été le cavalier maison d'un marchand de chevaux français avant de s'installer dans le sud de l'Allemagne. C'est en 2011, à 39 ans, qu'Hans-Dieter a percé au haut niveau international et est retenu dans l'équipe d'Allemagne pour la très difficile Coupe des Nations d'Aix-la-Chapelle. Une référence. Son cheval, Magnus Romeo n'est pourtant pas un cheval facile. Un peu rétif, on le voyait souvent s'arrêter. Ce fils de Royal Feu, un étalon de la région cantilienne (de Chaumontel exactement) est néâ€Â¦ en Argentine. Il est passé de mains en mains dont celle du champion suisse Beat Mà¤ndli. Mais c'est avec Hans-Dieter qu'il a trouvé son maà®tre !
Aujourd'hui, pour remporter ce Grand Prix Global Champions Tour de Chantilly, et surtout battre la championne olympique américaine Beezie Madden, il a dû prendre tous les risques : « en général, son problème, c'est le dernier obstacle, mais aujourd'hui, je l'ai pris tellement vite que mon cheval n'a pas eu le temps de réfléchir. » Notre homme a de l'humour. Quand on lui demande son avis sur le parcours, sa réponse est digne de John Whitaker : « parfait puisque j'ai gagné. » Et même Beezie Madden s'y est mise : « et donc pour moi, c'était presque parfait. » Puis de souligner l'importance pour elle et l'équipe américaine d'être présente à Chantilly : « Cela nous a permis de rester dans l'esprit de la haute compétition et au contact des meilleurs cavaliers du monde. » Car c'est cela une étape du Global Champions Tour : une concentration des meilleurs cavaliers du monde, même si, à de rares exceptions près, ils ne montaient pas leurs chevaux de Londres. Comme l'Egyptien Karim El Zoghy, surprenant troisième de ce Grand Prix présenté par EADS : son meilleur résultat à ce niveau, non pas avec son cheval olympique mais un cheval qu'il a emprunté à un de ses élèves. C'est sans doute cela la glorieuse incertitude de ce sport !
Une glorieuse incertitude qui a laissé les cavaliers français à l'écart de cette fête, car seul Jérôme Hurel a su s'inviter dans la deuxième manche de cette prestigieuse épreuve. Mais il en aurait fallu plus aujourd'hui pour étouffer l'enthousiasme des 6.000 spectateurs qui bondaient les deux tribunes de l'une des plus belles arènes du circuit internationale. Le Grand Prix Global Champions Tour 2012 est joué, vive le Grand Prix Equidia Life demain à 15H15. Car la fête n'est pas encore finie à Chantilly.
Communiqué et photo RB Presse