Le titre de Champion de France reste à Lécaude ! Absente du Championnat de France Pro Elite cette année, Pénélope Leprévost a cédé le titre à son voisin Edward Lévy qui a pris le meilleur sur un trio féminin.
Que de rebondissements ! Comme l’an dernier, les cartes ont été rebattues lors de la finale du Championnat Pro Elite, où Edward Lévy a su tirer son épingle du jeu pour être sacré.
10ème le matin de la finale, le Normand a réalisé une très belle remontée en compagnie de Broadway de Mormoulin (Kannan x For Pleasure), neveu du champion olympique Rahotep de Toscane, qui lui a permis de monter sur la première marche du podium.
En première manche, il y a eu quelques déconvenues, à l’image des douze points de Julien Anquetin et Blood Diamond du Pont (Diamant de Semilly x Arpege Pierreville), 8èmes après la Chasse, des deux fautes de Paul Delforge et Britney du Banney (Marius Claudius x Elcosto du Banney), 9èmes le premier jour, ou encore l’abandon de Roger-Yves Bost, 6ème à l’issue de la première journée de compétition en compagnie de Ballerine du Vilpion (Baloubet du Rouet x Quidam de Revel). Du côté du podium provisoire, Juliette Faligot conservait la tête avec sa fantastique Arqana de Riverland (Cornet Obolensky x Diamant de Semilly) alors que Maëlle Martin dégringolait à la 14ème place à cause d’une faute avec Bise des Bardellieres (Lamm de Fetan x Persan II), laissant la 2ème place à Cédric Hurel, associé à Fantasio Floreval Z (Florian de la Vie x Clinton). La 3ème place était pour Simon Delesre et I Amelusina R (Dexter R x Chin Chin).
La guerre des nerfs s’est poursuivie en deuxième manche avec de nouveau un parcours délicat, notamment la sortie palanque du premier double et le meurtrier double de verticaux numéro neuf, alors que le temps accordé avait été calculé très court.
Remonté à la 4ème place du provisoire après la première manche, Edward Lévy a signé un nouveau sans-faute capital qui a mis la pression sur ses adversaires. Simon Delestre a été piégé par la palanque de sortie de double, alors que Cédric Hurel a vécu une terrible déconvenue. Alors qu’il était bien parti pour signer un beau double sans-faute, son exceptionnel Fantasio Floreval Z (Florian de la Vie x Clinton) s’est braqué à trois obstacles de la fin du parcours, obligeant le cavalier francilien à abandonner un podium qui lui tendait les bras.
Dernière à s’élancer, Juliette Faligot n’a pu éviter une faute sur la sortie du double de verticaux, offrant son premier titre chez les seniors à Edward Lévy. Maëlle Martin a quant à elle réalisé une superbe remontée, montant sur la 3ème marche du podium.
La grosse performance du jour a été à mettre à l’actif de Charlotte Spaas Levallois. 30ème de l’épreuve de Chasse, la cavalière de 24 ans a signé une incroyable journée et a terminé au pied du podium en n’ayant pas fait une barre des deux manches. Sans son point de temps dépassé en deuxième manche, elle aurait même décroché la médaille d’argent. Nul doute que le couple qu’elle forme avec l’excellente Dream de Beaufour (Diamant de Semilly x Toulon) va continuer à faire parler de lui ces prochains mois.
Edward Lévy était ravi de son premier titre chez les seniors : « Je suis très heureux. Ce n’est pas mon premier titre mais les autres datent un peu. Je suis très content parce qu’aujourd’hui ce Championnat est redevenu un grand week-end de sport grâce à tout le staff fédéral et à Sylvie et pouvoir remporter le titre qui fait partie des grands moments de notre saison. Le dernier parcours était haut à reconnaître. C’était un parcours de haut niveau et nous ne pouvions pas trop nous rater. C’était un Championnat sérieux. Broadway va un peu se reposer, il le mérite. C’est un cheval extrêmement généreux qui se donne beaucoup. Je vais partir deux semaines à Grimaud avec d’autres chevaux puis aller à Madrid avant d’enchaîner normalement avec quelques concours avec l’équipe de France. Broadway est un cheval que montait il y a deux ans et que j’ai gardé une saison. Il était destiné à la commercialisation mais on avait un peu de mal à le vendre. Il est extrêmement talentueux, généreux et sensible et a un peu ses codes. La commercialisation d’un cheval est plus facile quand il est classique. Le cheval est parti et le propriétaire Stéphane Saunier, que je connais bien, m’a rappelé en me demandant si cela m’intéressait de refaire équipe avec Broadway. J’ai tout de suite dit oui car c’est un cheval qui me tient à cœur. Il est revenu il y a deux-trois mois aux écuries et cela a tout de suite fonctionné. J’ai un peu fait comme s’il n’était jamais parti. On a remis les codes en place, j’ai remis le même mors. C’est un cheval avec lequel je ne saute pas haut à la maison, il a uniquement besoin de confiance. Il faut tout miser sur son talent, ne jamais lui faire croire qu’il ne va pas y arriver. J’ai repris le même système sans me dire qu’il avait peut-être vu et appris autre chose ailleurs et en deux parcours il est reparti. Au paddock, je dois sauter à peu près trois trous de moins que ce que je saute en piste. S’il fait un effort il va se demander si ça peut être difficile alors que s’il rentre en se disant que c’est facile il va tout donner. Sa plus grande qualité c’est son respect de la barre. C’est un cheval avec lequel on n’a pas vraiment peur d’un vertical ou d’une faute d’inattention. C’est un cheval qui fait très attention à ce qu’il fait, voire trop. Il est très léger quand il quitte le sol, il a un très bon coup de jarret. Il fait partie des super chevaux de concours et aujourd’hui tout était aligné. Le cheval a montré toutes ses qualités, je n’ai pas trop raté et ça a joué. Il est toujours destiné à la commercialisation. C’est un but qu’on a tous dans nos structures de jongler entre le sport et le commerce. Mais je me dis que tant qu’un cheval est chez nous il faut donner le maximum pour le sport et si le commerce arrive il faut avoir confiance dans notre système et notre recrutement de jeunes chevaux. », expliquait le Normand.
Même après être passée à deux doigts du titre, Juliette Faligot pouvait se satisfaire de sa médaille d’argent : « Sur le moment, j’ai ressenti de la déception mais après coup je suis très contente de cette deuxième place. La deuxième étape était assez conséquente. J’ai regardé hier toute l’épreuve des Pro 1 dont la deuxième manche se passait plutôt pas mal. Là cela a été une autre histoire pour nous. Cette saison, j’aimerais sauter un peu plus de 5* et peut-être une Coupe des Nations de Première ligue. », confiait-elle.
Maëlle Martin, qui a vécu les montagnes russes, a décroché une belle médaille : « Je suis restée au paddock, j’attendais que les autres passent et je ne regardais pas trop. C’est incroyable. J’étais déjà contente de remonter parmi les 8 de la remise des prix. Je suis contente parce que la jument méritait vraiment une médaille. Elle a superbement sauté lors des trois parcours. La faute en première manche était pour moi mais par contre je suis contente de finir sur un parcours qu’elle a survolé en deuxième manche. J’aimerais bien continuer à servir la France dans des étapes de seconde ligue et pourquoi pas en première ligue, c’est un format que j’affectionne particulièrement. J’espère que cette médaille m’ouvrira quelques portes. La jument n’est pas destinée à la commercialisation, j’ai la chance que ses propriétaires aient fait le choix de la garder pour le sport. », racontait-elle.