Julien Epaillard a éclaboussé Lyon de son talent dimanche après-midi en s’imposant avec Caracole de la Roque dans le Grand Prix Coupe du Monde. Marlon Modolo Zanotelli et Jur Vrieling ont complété le podium.
Le week-end dernier, il y aura eu lui et les autres ! Julien Epaillard a remporté les quatre épreuves auxquelles il a participé, avec en point d’orgue le Grand Prix Coupe du Monde devant un public tout acquis à sa cause.
Quarante cavaliers se sont élancés à l’assaut du Grand Prix Coupe du Monde de Lyon avec pour objectif de prendre des points précieux en vue d’une qualification pour la finale qui se disputera cette année à Omaha. Le parcours tracé par Gregory Bodo s’est révélé extrêmement délicat, la faute notamment à la ligne du triple suivi d’une palanque très fragile, mais aussi au vertical étroit placé en numéro six ou encore à la dernière ligne : « Le Grand Prix était déjà pensé bien avant le concours. J’avais pensé aux principales séquences du parcours et c’est dans ce cadre que j’ai pu préparer le Grand Prix Longines de vendredi. C’est toujours très difficile de trouver le bon dosage dans le Grand Prix Longines car très souvent on se retrouve avec beaucoup de parcours sans-faute. L’an passé il y en avait dix-huit ou dix-neuf et ces dernières années entre quinze et vingt. Cette année j’ai voulu revoir un peu ma copie en me disant que ce serait bien d’avoir entre dix et quinze barragistes. Pour cela j’ai ajouté quelques contraintes supplémentaires vis-à-vis de la construction, de détails qui ne se voient pas pour le grand public et ça a généré quelques petites fautes qui étaient réparties, un temps qui était juste et ça a permis de mettre dans les bonnes conditions pour appréhender ce Grand Prix dominical. La piste de Lyon est grande, presque comme en extérieur, on est face à une piste rapide au sol donc il faut trouver le juste milieu par rapport au temps accordé et par rapport à la qualité des chevaux et cavaliers qui étaient là aujourd’hui on se doit de proposer un Grand Prix digne de cette étape qui est une des meilleures étapes au Monde en indoor. J’ai mis un parcours qui représente tout le panel et toute la configuration qu’on doit retrouver aujourd’hui dans les Grands Prix CSI5* et dans notre sport moderne, avec une grande variété : la triple barre qu’on ne voit parfois même plus. Il y avait aussi un mur, un skinny, des obstacles un peu massifs… il faut tout conjuguer. Quand on arrive à trouver ce bon dosage normalement on assiste à du beau sport. », expliquait le metteur en scène.
Seules six paires ont accédé au barrage, alors que Simon Delestre en a été privé pour un point de temps dépassé avec l’incroyable Cayman Jolly Jumper (Hickstead x Quaprice Bois Margot) qui confirme épreuve après épreuve tout son talent.
Première à s’élancer, Wilma Hellström a laissé deux barres à terre en compagnie de l’excellente Cicci BJN (Ci Ci Senjor x Tornesch). De son côté, Pénélope Leprévost a assuré le sans-faute en compagnie de Bingo Del Tondou (Vigo d’Arsouilles x Querlybet Hero) qui faisait ses débuts en Coupe du Monde. Même stratégie pour Jur Vrieling, qui est parvenu à être légèrement plus rapide que la Normande avec le puissant Long John Silver (Lasino x Corrado I). Derrière lui s’est élancé le grand favori du public, Julien Epaillard, dans une forme incroyable tout au long du week-end. Associé à Caracole de la Roque (Zandor Z x Kannan), le Tricolore n’a pas fait dans le détail et a pris la tête du classement provisoire avec trois secondes d’avance sur son dauphin. De son côté, le Danois Andreas Schou, a été pénalisé de quatre points avec Darc de Lux (Darco x Contender) pour une 5ème place finale.
Il ne restait alors que Marlon Modolo Zanotelli pour priver le Français d’une nouvelle victoire. En selle sur sa monture de tête VDL Edgar M (Arezzo VDL x Marlon), le Brésilien a livré une très belle prestation mais a dû s’avouer vaincu pour sept dixièmes de trop : « Je n’ai pas trop regardé Julien parce que je savais qu’il serait plus rapide que moi. J’ai regardé les autres et je savais ce que je devais faire. J’ai essayé de faire un parcours assez rapide en restant sans-faute et mon cheval a sauté de manière fantastique, je suis très content. Dans ce barrage il aurait fallu qu’il y ait un peu plus d’oxers pour que je puisse aller plus vite (rires) ! Plus sérieusement, Grégory Bodo a fait un superbe travail tout au long du week-end.
Cela va être un objectif de faire la finale Coupe du Monde avec Angelica. C’est spécial de faire tout ça avec ma famille.
Wilma, qui était barragiste aujourd’hui, est comme la sœur de ma femme, elles sont très proches. Elle est restée chez nous toute l’année dernière. Elle a beaucoup de talent et sa jument est fantastique. Elle a fait un super boulot aujourd’hui en partant en tout début d’épreuve. Elle a aussi d’autres chevaux de talent qui prennent de l’expérience et l’on n’a pas fini de la voir briller. », expliquait Zanotelli.
Invaincu depuis qu’il a débuté la saison indoor, Julien Epaillard a ajouté une nouvelle ligne de prestige à son palmarès déjà bien fourni pour le plus grand bonheur du public : « On ne s’attend pas à avoir un week-end comme ça et il faut vraiment en profiter. Au début du barrage il y avait beaucoup de chevaux pas très rapides mais je savais qu’il y avait Marlon derrière. Je craignais un peu le double de verticaux au barrage, j’ai d’ailleurs eu un peu de chance. Il y avait beaucoup de verticaux au barrage et dans ce cas on ne peut pas prendre tous les risques. J’ai essayé de prendre un maximum de risques sans aller à la faute. J’ai essayé de faire quelque chose d’assez rapide mais pas non plus exagéré.
Pour le moment je n’ai pas prévu de finale de Coupe du Monde. Caracole va se reposer un peu. Elle a fait une superbe saison et pris beaucoup d’expérience. Nous trouvons que c’est une bonne chose pour elle de terminer sa saison indoor à Genève en espérant qu’elle fasse un bon concours. On va ensuite la laisser un peu souffler après. Concernant Donatello cela me semble un tout petit peu jeune d’envisager la finale car il n’a que neuf ans. J’ai davantage envie de viser les Championnats d’Europe avec lui. Aujourd’hui même si je me qualifie je n’ai pas vraiment un cheval pour envisager la finale. J’ai pas mal de nouveaux chevaux dont une jument de douze ans qui doit rentrer après Genève et qui a déjà sauté des Grands Prix cinq étoiles. On verra si elle se plait en indoor et si elle peut être au point pour participer à la finale au cas où je me qualifierais. Pour l’instant je n’ai pas ça en tête, ce n’est pas ma priorité. On essaye vraiment de préparer Paris avec les Championnats d’Europe l’an prochain en essayant d’avoir une équipe solide et de bien figurer. Je vais participer aux étapes de Madrid, Malines, Bâle et Bordeaux.
Caracole est encore là pour l’instant. On fait notre petit bonhomme de chemin, on a nos plans. On verra en fonction des opportunités qui se présentent mais on est très difficiles sur la vente donc cela ne se fera pas du jour au lendemain. Elle va se reposer jusqu’à Madrid, ou alors faire une ou deux petites épreuves à 1,30m-1,35m à Oliva puis elle aura un week-end de repos et sautera à Genève.», confiait le grand gagnant du week-end.
Résultats complets du Grand Prix Coupe du Monde
Au classement général de la Coupe du Monde, Victoria Gulliksen conserve la tête avec 28 points au compteur. Elle est suivie par Bryan Balsiger, vainqueur de l’étape d’Oslo, qui totalise 22 points. Respectivement victorieux à Helsinki et Lyon, Angelica Augustsson Zanotelli et Julien Epaillard se partagent la troisième place du classement avec 20 points, à égalité de points avec le cinquième Gerrit Nieberg. La prochaine étape se disputera ce week-end à Vérone.
Classement général provisoire de la Coupe du Monde
Photo : Julien Epaillard et Caracole de la Roque, vainqueurs du Grand Prix Coupe du Monde de Lyon – Jessica Rodrigues