Déjà victorieuse en 2019, la Suisse a conservé son titre dans la Coupe des Nations du CSIO de La Baule. L’Italie et la Belgique ont complété le podium alors que la France a pris une décevante 9ème place.

Après une année d’absence, le sport a repris ses droits au CSIO de La Baule avec une très belle Coupe des Nations. Compte-tenu de l’annulation de plusieurs CSIO cette année, dix équipes au lieu de huit habituellement se sont présentées au départ. Si le parcours ne semblait pas énorme, le double final a causé un grand nombre de fautes. Néanmoins, pas moins de seize couples ont signé un parcours sans faute dans le temps et six sont sortis de piste avec uniquement un point de temps dépassé en première manche, ce qui a amené le chef de piste a rehausser ou élargir quatre obstacles du parcours :

« Le tracé était assez fluide et mettait les chevaux dans le galop. Dans cette Coupe des Nations, j’ai vu beaucoup de chevaux que je ne connaissais pas et je ne savais pas trop où ils en étaient. La première manche n’était pas très haute mais délicate, mais grâce à la qualité du terrain les chevaux sautaient très bien. Après les deux premiers passages, j’ai choisi de raccourcir le temps accordé de deux secondes et, comme les scores étaient serrés à l’issue de la première manche, j’ai décidé de rehausser deux obstacles et d’élargir deux oxers. Le double final n’était pas énorme mais le visuel vert sur vert était difficile ce qui explique probablement pourquoi il a fait autant de fautes. », expliquait le chef de piste.

Les Suisses, qui ont rendu une copie parfaite en première manche, s’offrant le luxe de ne pas faire partir Beat Mändli et Dsarie (Veron x Ahorn), ont dû batailler pour l’emporter face à des Italiens conquérants et une belle équipe de Belgique. Le double sans-faute de Martin Fuchs, impérial avec Conner 70 (Connor x Cosimo) a bien aidé l’équipe helvète de même que Steve Guerdat/Maddox (Cohiba x Maraton) et Elian Baumann/Campari Z (Contact Van de Heffinck x Platini M), qui ont chacun livré un sans-faute alors que Beat Mändli, entré en piste en deuxième manche sans avoir le droit à la moindre faute, a tenu la pression pour délivrer les siens : « Cela doit faire vingt ou vingt-cinq ans que je ne pars plus en dernier, plaisantait Beat Mändli. Dsarie est en super forme en ce moment. C’est certain que rentrer en piste avec l’obligation de faire un sans-faute met un peu de pression mais quand tout se passe bien c’est super. », racontait Beat Mändli.

« Nous avions quasiment les mêmes cavaliers qu’à Saint-Gall la semaine dernière mais avec des chevaux différents. Les chevaux de Steve et Martin faisaient leur première Coupe des Nations. Beat Mändli faisait déjà partie de l’équipe de Saint-Gall avec Dsarie. Quant à Elian, il a pris une belle 6ème place dans le Grand Prix de Saint-Gall et nous avons décidé de l’intégrer ici. Il a réalisé un superbe sans-faute en première manche qui a bien lancé l’équipe. Nous avons une équipe soudée, chacun est là l’un pour l’autre. », confiait le chef d’équipe suisse Michel Sorg.

Cinq couples ont réalisé un double sans-faute dans cette épreuve. Outre Martin Fuchs/Conner 70, notons les exploits de Riccardo Pisano/Chaclot (Chacco Blue x Fly High), Yves Vanderhasselt/Jeunesse (Eldorado van de Zeshoek x Quasimodo Van de Molendreef), Emily Moffitt/Winning Good (Winningmood Van de Arenberg x Sir Corland) et enfin Federico Fernandez/Romeo ex Barachiel d’Ouilly (Lando x Cheers Cassini).

De leur côté, les Tricolores, qui alignaient une équipe proche de celle que l’on devrait retrouver à Tokyo, faisaient grise mine avec une 9ème place finale, malgré de belles prestations individuelles signées Nicolas Delmotte/Urvoso du Roch (Nervoso x Grand d’Escla) (4+0) et Mathieu Billot/Quel Filou 13 (Quidam’s Rubin x Cascavelle) (1+5) : «  Le parcours n’était pas haut mais techniquement assez délicat avec cette dernière ligne très délicate. On voit beaucoup de parcours sans-faute avant de passer et on se dit que ça va être facile. Puis quand Pénélope passe en numéro un et fait huit points on sait déjà que les trois cavaliers suivants vont devoir assurer des résultats et ça ne s’est pas fait. C’est une « journée de merde » mais c’est la compétition. Cela n’a pas tourné en notre faveur aujourd’hui, ça nous permet de réfléchir. Cette épreuves nous a tout de même permis de voir de très bonnes choses. Je suis content de voir Quel Filou qui est un cheval particulier mais qui répète les bons parcours et Nicolas qui a réalisé deux magnifiques parcours. Il y a encore de petits réglages. Deux couples ont montré de bonnes choses. Vivaldi effectuait sa première Coupe des Nations avec Olivier Robert. Olivier a dit qu’il avait fait une erreur technique en faisant sept foulées devant le double en première manche mais il a rectifié.

Excalibur aujourd’hui a effectué deux fautes par manche. C’est une grande mécanique et il n’a pas su résoudre le problème du double. Pénélope dans sa zone d’abord était parfaitement juste mais le cheval n’a pas compris. Alors qu’il a du recul et qu’il est respectueux il a continué à se propulser et il a fait ses fautes comme ça. C’est un très bon cheval qui est en train de s’endurcir dans le très haut niveau. On a choisi avec Pénélope de le lancer car Vancouver avait besoin de retrouver son niveau progressivement. Excalibur est étalon et il ne vit pas très bien à l’écurie, il y a beaucoup de distractions et aujourd’hui c’était un jour sans pour lui mais il nous refera de bonnes performances. L’équipe olympique n’est pas encore annoncée. Il y a du chemin de fait pour la moitié de l’équipe mais il y a encore deux places.

Le Grand Prix aura valeur de test pour d’autres couples. On va revoir Urvoso, on verra Vancouver. Quel Filou ne sautera pas car il sera à Grimaud. D’autres couples seront également dans notre viseur. », confiait Thierry Pomel.

Meilleur cavalier français du jour, Nicolas Delmotte se montrait satisfait : « Urvoso a fait deux superbes parcours. En première manche j’ai peut-être un peu trop appuyé la sortie du double mais on a bien rectifié en deuxième manche. A la reconnaissance on a vu que ce double allait être délicat d’autant qu’il était assez court. Après le triple il y avait une longue galopade, après le bidet également pour la ligne devant les tribunes puis une longue galopade pour aller devant cette rivière donc on mettait vite les chevaux en déséquilibre. A la reconnaissance j’avais pris le choix de d’abord sauter la rivière et de ne pas m’occuper d’un contrat de foulées même si je pensais plus en faire huit que sept. », expliquait le cavalier.

Les Tricolores auront à cœur de se rattraper dimanche avec une belle performance dans le Grand Prix. Cet après-midi, les douze couples engagés tenteront d’inscrire leur nom dans le derby alors que l’épreuve suivante déterminera le nom des derniers qualifiés pour le Grand Prix dominical.

Résultats complets de la Coupe des Nations

Photo : l’équipe de Suisse, vainqueur de la Coupe des Nations du CSIO de La Baule  - Webstallions