Déjà vainqueur du Grand Prix Longines vendredi, Steve Guerdat a ajouté une nouvelle ligne à son palmarès extrêmement fourni en s’adjugeant le Grand Prix Coupe du Monde de Bâle. 2ème de l’épreuve et meilleur Tricolore, Julien Epaillard a assuré sa qualification pour la finale Coupe du Monde de Las Vegas.
Dimanche après-midi, le Grand Prix Coupe du Monde de Bâle a clôturé un grand week-end de sport. Les quarante cavaliers qualifiés se sont élancés sur un tracé délicat, où le juge de paix a été la ligne avec une barre de spa suivie à quatre foulées courtes d’un difficile vertical rouge de barres unies. Finalement, quinze des quarante engagés ont décroché leur place pour le barrage.
Déjà vainqueur du Grand Prix Longines vendredi, Steve Guerdat, souvent malchanceux à Bâle, a fait sensation en signant un magnifique doublé avec le Selle Français Victorio des Frotards (Barbarian x Prince Ig’Or) : « Normalement je suis déjà rentré à la maison à cette heure quand je participe au concours de Bâle (rires) ! Je suis vraiment très content d’autant que je n’attendais pas grand chose en venant ici cette année si ce n’est de donner de l’expérience à mes chevaux. C’était le premier Grand Prix Coupe du Monde de Victorio et son premier Grand Prix cinq étoiles et je ne pensais pas que ça se passerait aussi bien. Après ma victoire de vendredi je me suis même dit qu’il ne fallait pas que je le monte dimanche car je ne pouvais pas espérer mieux. J’ai voulu voir samedi s’il était suffisamment frais et il m’a donné un très bon sentiment. Il était encore meilleur aujourd’hui que vendredi, je suis ravi de mon cheval.
Victorio est un cheval qui gagnait beaucoup en deux et trois étoiles en France. Je le suivais depuis un moment et il a toujours gagné beaucoup d’épreuves à 1,45m comptant pour le classement mondial. J’ai deux bons amis, Kevin Melliger et Juan Ramos avec qui j’ai vu Victorio et nous avons pensé que ce serait bien de faire quelque chose avec ce cheval qui aurait de bons résultats et rendrait tout le monde heureux. Nous ne savions pas jusqu’où il allait aller mais nous pensions avoir un fantastique cheval d’1,50m. Au début ça n’a pas été très facile avec lui. Avec son ancien cavalier il donnait tout son coeur mais avec moi il ne faisait pas la même chose. Il m’a fallu du temps pour le comprendre mais j’ai eu un meilleur sentiment lors des deux derniers concours. Il commence à comprendre ma manière de monter et il veut aussi se battre pour moi, ce qu’il a montré aujourd’hui dans une épreuve du plus haut niveau. C’est un sentiment incroyable et je suis vraiment fier de lui.
Je pense que quand j’ai eu le cheval au début, je l’aimais tellement que j’ai mis trop de pression sur ses épaules en voulant le mettre tout de suite en cheval de tête. C’était une erreur de ma part et je l’ai ensuite mis un peu en retrait dans de plus petites épreuves. J’attendais moins de lui qu’au début et j’ai pu lui donner de l’expérience sans qu’il ait trop de stress. A la fin de l’année j’ai mis plusieurs de mes chevaux de tête au repos et il est repassé numéro un à un moment où il était prêt à le faire. Nous savons en tant que cavaliers que quand un cheval passe en numéro un il donne beaucoup plus et cela peut vraiment changer sa carrière. », confiait le vainqueur en conférence ce presse.
De son côté, Julien Epaillard, vainqueur de l’épreuve majeure jeudi, a tout tenté avec Queeletta (Quality x Landor S) mais il a dû se contenter de la 2ème place à cinquante centièmes du vainqueur : « J’ai vu le barrage de Steve et je savais avant de rentrer en piste que ce serait impossible pour moi de gagner aujourd’hui mais je voulais vraiment faire un bon parcours et gagner un maximum de points. J’ai eu le meilleur barrage possible avec ma jument. La jument a bien sauté, je suis très content de ses résultats puisqu’elle a gagné le premier jour. Elle a déjà bien sauté à Malines où elle était 7ème et je vais essayer de l’emmener à Las Vegas puisque j’ai obtenu assez de points aujourd’hui pour être qualifié. », expliquait le Tricolore.
Vainqueur de l’étape de Stuttgart, Pieter Devos est monté sur la troisième marche du podium avec Apart (Larino x Burggraaf) : « Je suis très content de la manière dont mon cheval a sauté aujourd’hui. J’ai vu le barrage de Steve qui était vraiment très rapide et je savais que je devrais prendre tous les risques pour le battre. Pour être honnête, J’ai pris beaucoup de risques lors de mes derniers barrages et j’ai fait des fautes alors cette fois je me suis dit qu’il fallait que je fasse mon propre barrage en gardant la tête froide quitte à être 3ème ou 4ème. Je suis content que cela ait bien fonctionné. Jusqu’à cet après-midi je n’avais pas eu beaucoup de résultats ici alors je suis content de repartir avec ma 3ème place. », racontait-il.
Associé à l’étalon Cornado (Cornet Obolensky x Acobat), Marcus Ehning s’est emparé de la 4ème place de l’épreuve à une demi-seconde du podium. Brillant tout au long du week-end et 5ème du Grand Prix Coupe du Monde avec Chopin’s Bushi (Contendro II x Nairobi), Denis Lynch a du même coup décroché le titre de meilleur cavalier du concours. Au total neuf couples ont signé un double sans-faute, dont Kevin Staut, qui a dû faire avec le tempérament facétieux de Viking d’la Rousserie (Quaprice Bois Margot x Apache d’Adriers) sur le numéro un du barrage et s’est classé 7ème ex æquo avec Mark McAuley et Vivaldi du Theil (Quaprice Bois Margot x For Pleasure), devançant Janika Sprunger et son nouveau prodige King Edward (Edward 28 x Feo). Hans-Dieter Dreher s’est intercalé à la 6ème place en compagnie de Prinz (Perigueux x Escudo).
Classement complet du Grand Prix Coupe du Monde de Bâle
Au classement général du circuit, Steve Guerdat occupe la tête avec 75 points, devant l’autre homme fort de l’hiver, le Belge Pieter Devos, qui totalise 70 points. L’Italien Emanuele Gaudiano est 3ème avec 55 points. Deux cavaliers tricolores sont désormais assurés d’être qualifiés : Kevin Staut, 6ème du classement provisoire avec 45 points et Julien Epaillard, 8ème avec 43 points. La prochaine étape aura lieu ce week-end à Leipzig.
Classement général provisoire de la Coupe du Monde après 10 étapes
Photo : Steve Guerdat et Victorio des Frotards, vainqueurs du Grand Prix Coupe du Monde de Bâle – Crédit photo : Longines CSI Basel