Vainqueur en 2015 avec Voyeur, Kent Farrington a remporté à Genève son deuxième Top Ten en compagnie d’Austria 2, une jument quasi-inconnue du grand public. Pour sa première participation à cette épreuve, l’Irlandais Darragh Kenny a terminé deuxième, devançant un habitué, l’Allemand Christian Ahlmann.
Comme chaque année, le Top Ten, qui voit s’affronter les dix meilleurs cavaliers du monde au classement mondial, a tenu toutes ses promesses vendredi soir. Les Américains Beezie Madden et McLain Ward ayant décidé de ne pas faire le déplacement, ils ont été remplacés par leur compatriote Kent Farrington et le Suédois Henrik von Eckermann. Ce dernier a d’ailleurs ouvert l’épreuve avec Mary Lou (Montendro x Portland L). Le couple semblait bien parti pour réaliser un parcours sans-faute mais un refus sur l’oxer numéro dix lui a ôté toute chance de victoire. L’Américain a été plus heureux, s’offrant le premier sans-faute de la première manche en compagnie d’Austria 2 (Casall x Corrado I). Seuls deux autres cavaliers ont réussi la même performance : l’Irlandais Darragh Kenny, qui disputait le premier Top Ten de sa carrière avec Romeo 88 (Contact van de Heffinck x Orlando) et le numéro un mondial Steve Guerdat, associé à Alamo (Ukato x Equador). De son côté, Christian Ahlmann a récité sa leçon de manière quasi-parfaite avec Clintrexo Z (Clintissimo Z x Rex Z), malheureusement entachée d’un point de temps dépassé. Les principales contre-performances ont été à mettre à l’actif de Pieter Devos, auteur de trois fautes dans les combinaisons avec Espoir (Surcouf de Revel x Laudanum ps) et Peder Fredricson, dont le crack All In (Kashmir Van Schuttershof x Andiamo), qui a trébuché après le numéro deux, obligeant son cavalier à faire une volte, ne semblait pas au meilleur de sa forme sur la suite du parcours. Son cavalier a d’ailleurs préféré jeter l’éponge après cette manche, tout comme Henrik Von Eckermann et Mary Lou.
Seules huit paires se sont élancées dans la deuxième manche où le chronomètre devait déterminer le vainqueur final. Moins délicate que la première partie d’épreuve, elle a vu pas moins de six couples signer un sans-faute. Pieter Devos s’est bien rattrapé avec un beau parcours, tout comme le Britannique Ben Maher, qui avait sellé pour l’occasion F One Usa (Toulon x Tangelo van de Zuuthoeve). Daniel Deusser a réalisé un superbe barrage avec la prometteuse Killer Queen VDM (Eldorado van de Zeshoek x For Pleasure), et pouvait espérer gagner quelques places après sa faute sur l’entrée du double en première manche. Plus rapide avec Silver Shine (Califax x Balou du Rouet), Martin Fuchs s’est fait piéger sur cette maudite entrée de double et a reculé au classement.
Partant avec un point de pénalité, Christian Ahlmann (3ème) a adopté la stratégie d’assurer un nouveau sans-faute et y est parvenu, malgré un passage de l’entrée de double quelque peu chanceux : « Je suis content du cheval qui a fait un super job. Au premier tour j’ai regardé le parcours de Kent qui est rentré facilement dans le temps et j’ai pensé que ça irait pour moi mais cela n’a pas été le cas. En deuxième manche, je n’ai pas couru et j’ai essayé de rester sans-faute. J’ai été un peu chanceux mais ma stratégie a fonctionné et j’ai eu la chance de rester sur le podium à la fin. », racontait l’Allemand.
Auteur de l’un des trois sans-faute de la première manche et tenant du titre, Steve Guerdat a tout tenté avec Alamo mais il a commis une faute sur l’entrée du double Rolex : « Mon cheval a très bien sauté en première manche et cela n’a rien changé pour moi d’être le premier sans-faute à repartir en deuxième manche. Je n’ai pas eu le début de barrage que j’espérais et j’ai décidé d’enlever une foulée sur le double pour rattraper le temps que j’avais perdu entre les deux verticaux mais aujourd’hui ça n’a pas fonctionné. », expliquait-il.
Derrière lui, Darragh Kenny a joué sa chance avec Romeo 88 et a réalisé un superbe double sans-faute, l’assurant au pire de la 2ème place de l’épreuve pour sa première participation au Top Ten : « C’est une épreuve fantastique ! J’ai regardé pendant des années cette épreuve qui regroupe les meilleurs cavaliers du monde qui se surpassent ! Le public est formidable et je suis ravi de ma performance », racontait l’Irlandais.
Il ne restait alors qu’un cavalier pour lui chiper la victoire, mais non des moindres puisqu’il s’agissait probablement du cavalier le plus rapide du circuit, l’Américain Kent Farrington. Alors qu’elle disputait la plus grosse épreuve de sa carrière, sa jument Austria 2 a parfaitement répondu à ses demandes, permettant au couple de s’adjuger l’épreuve avec près de deux secondes d’avance sur son dauphin : « C’était une épreuve incroyable, qui montre le meilleur de notre sport. Selon moi le tour était gros et massif, ce qui explique pourquoi il y a eu peu de parcours sans-faute. Je sais que Darragh est un cavalier rapide et j’ai dû donner le meilleur de moi-même pour gagner. Comme je suis assez petit, quand des propriétaires ont des petits chevaux, j’ai la chance qu’ils pensent souvent à moi. Les chevaux plus petits sont des athlètes agiles qui ont souvent une vitesse au sol plus grande qui les aide, notamment en indoor. Austria 2 appartient à mes voisins en Floride. Je la voyais régulièrement et je leur ai demandé de la monter l’an dernier à la période de Noël. Finalement j’ai récupéré la jument en avril et aujourd’hui elle participait à la plus grosse épreuve qu’elle n’ait jamais sauté de sa vie. », confiait le vainqueur.
Aujourd’hui, les cinq dernières places qualificatives pour le Grand Prix seront attribuées dans la Coupe de Genève, traditionnelle épreuve de combinaisons, qui débutera à 12h45.
Photo : le podium du Top Ten. De gauche à droite : Darragh Kenny, 2ème, Kent Farrington, vainqueur et Christian Ahlmann, 3ème – Crédit photo : Claire Simler