Patrice Delaveau et Aquila se plaisent à La Baule : Deuxièmes du Grand Prix l’an passé, ils se sont imposés hier après-midi après une belle lutte face au numéro un mondial Kent Farrington. Gudrun Patteet s’empare de la 3ème place.

Proposé pour la première fois un vendredi, la Coupe des Nations se déroulant désormais le dimanche, le Grand Prix a tenu toutes ses promesses, malgré un sol refait cette année qui a encore besoin de trouver ses marques : « le terrain n’est pas encore parfait mais il va être amélioré. Il y a un mois et demi, je suis venu tester le sol et il ne tenait pas. J’ai demandé à ce qu’il ne soit pas trop arrosé mais pour le moment il est un peu glissant dans les virages. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de tracer un barrage sans virages serrés. Nous allons arroser davantage et il devrait être meilleur samedi et dimanche pour la Coupe des Nations. », expliquait le chef de piste Frédéric Cottier . Les obstacles les plus fautifs de son parcours ont été le vertical numéro trois placé en sortie de courbe, la délicate palanque numéro neuf et le double numéro treize.

L’ouvreuse Gudrun Patteet, en selle sur un nouveau cheval à ce niveau, l’excellent Just The Music (Tornedo FCS x Quidam de Revel), signe d’entrée un superbe parcours sans-faute. Elle est rapidement imitée par le numéro deux mondial Kent Farrington, de retour de convalescence avec Gazelle (Kashmir van Schuttershof x Indoctro) et le Tricolore Patrice Delaveau, en selle sur Aquila (Ovidius x Lauriston), si bien qu’ils sont déjà trois barragistes après seulement sept passages. Finalement seuls quatre autres concurrents parviendront à les rejoindre pour le barrage. Parmi eux, un autre cavalier français, Thierry Rozier, de retour à ce niveau après presque quinze ans d’absence et dont la joie faisait plaisir à voir après son parcours sans-faute en compagnie de Venezia d’Ecaussinnes (Kashmir van Schuttershof x Lys de Darmen).

Gudrun Patteet brille à nouveau au barrage en réalisant un sans-faute dans un bon tempo. Entre ensuite le chouchou du public, Patrice Delaveau. En selle sur son formidable Aquila, il galope comme à son habitude dans un excellent rythme et abaisse le temps de la cavalière belge d’un peu plus d’une seconde.

De retour à la compétition après plusieurs mois d’absence suite à une chute à Wellington, Kent Farrington lui succède en compagnie de Gazelle, qui a remporté pas moins de six Grands Prix CSI5* l’an dernier. Il est lui aussi très véloce mais ne parvient pas à déloger le Français, échouant à sept dixièmes de seconde. Derrière eux, les fautes s’enchaînent. La Championne d’Espagne en titre Paola Amilibia laisse deux barres à terre en compagnie du puissant Gaudi (Ogano Sitte x Calvaro), Pedro Veniss commet une faute sur le vertical rouge numéro cinq avec l’étalon Quabri de l’Isle (Kannan x Socrate de Chivre) alors que Shane Sweetnam, tout proche du chronomètre de référence, fait chuter l’ultime obstacle avec Chaqui Z (Chacco Blue x Quinar). Avant l’entrée du dernier concurrent, Thierry Rozier, on sait que la victoire sera française. Devant son public, ce dernier joue le jeu et semble tout à fait à même de monter sur le podium, mais malheureusement il laisse le dernier obstacle à terre. A l’arrivée, c’est néanmoins une superbe 5ème place qui ravit le cavalier et l’assistance.

Vainqueur en 1990 et 2013 dans ce Grand Prix, Patrice Delaveau ajoute une nouvelle ligne à son palmarès devant un public tout acquis à sa cause : « La Baule est un concours qui me réussit bien. On est toujours très contents de gagner ici car le public est derrière nous, ça marque une carrière de s’imposer ici.

Aujourd’hui le Grand Prix était bien dosé, il n’était pas énorme mais très délicat. A la reconnaissance je pensais qu’il y aurait douze ou quinze barragistes et finalement il n’y en a eu que sept. Le parcours était très bien fait car il n’y a pas eu de catastrophes.

En montant mon barrage je n’ai pas pensé à la Coupe des Nations que je disputerai dimanche en essayant de le préserver. Je le préserverai après ce concours en définissant pour lui un programme adapté.

On va essayer de tout faire pour que le cheval soit au mieux pour les Jeux Equestres Mondiaux, en faisant suffisamment de concours sans en faire trop. Son programme est déjà établi jusqu’à Tryon. Il participera prochainement au CSI5* de Saint-Tropez puis au CSIO de Rotterdam. », confiait le vainqueur du jour.

De son côté, le numéro deux mondial Kent Farrington montre qu’il est bel et bien de retour : «  Je suis content de revenir, c’est mon deuxième concours depuis mon retour de blessure. Pour le moment je ne monte encore qu’un ou deux chevaux par jour. Ma jument a très bien sauté et je suis ravi de mes parcours. Patrice m’avait dit au paddock qu’il irait doucement mais finalement il n’a pas traîné !

La semaine prochaine j’irai à Rome pour le CSIO mais je ne sais pas encore si je ferai partie de l’équipe. Je veux essayer de bien gérer mes chevaux et de revenir à mon meilleur niveau. », expliquait-il.

Enfin, Gudrun Patteet, outsider du jour, signe une superbe troisième place : « Cette troisième place est assez inattendue car mon cheval est très vert à ce niveau, c’était son premier cinq étoiles et son premier Grand Prix cinq étoiles. J’ai décidé de le prendre lundi car mon cheval de tête n’était pas au top et que Just The Music avait bien sauté dans le petit Grand Prix du CSI3* d’Eindhoven la semaine dernière. Je vais ensuite aller au CSI4* de Bourg-en-Bresse et je participerai au CSI5* de Knokke. Concernant Tryon, mon cheval de tête actuel est un génie mais il peut être un peu imprévisible donc je ne pense pas que ce sera un cheval de championnat. Je pense que Just the Music, pas cette année mais un peu plus tard, sera sûrement beaucoup plus régulier pour un championnat. », racontait la cavalière belge.

Aujourd’hui, place au Derby qui promet lui aussi du grand sport. Début des hostilités à midi.

Résultats complets du Grand Prix

Photo : Patrice Delaveau et Aquila, vainqueurs du Grand Prix CSIO de La Baule – Crédit photo : PSV/J.Morel