Kent Farrington prouve qu’il mérite sa place de numéro un mondial. Déjà vainqueur du Crédit Suisse Grand Prix vendredi soir, il s’est imposé pour la première fois dans le difficile Grand Prix Rolex de Genève.
Cette année encore, les tribunes de Palexpo étaient pleines dimanche après midi pour l’apothéose du week-end, le Grand Prix Rolex. Les deux chefs de piste Gérard Lachat et Louis Konickx ont tracé un parcours difficile : « C’était un parcours très technique. Il y a eu des fautes un peu partout. Les obstacles venaient très vite pour une grande piste et le temps accordé était serré ce qui obligeait les cavaliers à prendre les premières distances. Les chefs de piste ont fait un bon travail, ils ont réussi à construire un parcours qui ne mettait pas les chevaux trop à l’effort. », racontait Grégory Wathelet.
Le double de verticaux, tous deux sur bidet, est l’obstacle le plus fautif de l’épreuve. Il prive de barrage quelques favoris, à l’image du chouchou du public, Steve Guerdat, associé à Bianca (Balou du Rouet x Cardento) et de Luciana Diniz et sa formidable Fit For Fun (For Pleasure x Fabriano) mais aussi d’un formidable outsider, le grand champion de concours complet Michael Jung, brillant avec la jument de huit ans Fischersolution (Carthino Z). Tenant du titre, Pedro Veniss réalise un magnifique parcours avec Quabri de l’Isle (Kannan x Socrate de Chivre) mais il est malheureusement pénalisé d’un point de temps dépassé. Même punition pour Laura Kraut qui manque le barrage pour deux centièmes de trop avec Confu (Contact Me x Cambridge), pourtant très à l’aise sur le parcours.
Il faut attendre le vingt-sixième partant pour voir le premier parcours sans-faute dans le temps, signé par le métronome Don VHP Z (Diamant de Semilly x Voltaire), monté à la perfection par Harrie Smolders. Quatre autres paires l’imitent et se qualifient pour le barrage.
Ouvreur de la lutte au chronomètre, Harrie Smolders serre ses courbes mais sa monture n’est pas la plus rapide au sol. Le couple conclut par un beau double sans-faute en 46’89. Il est tout de suite devancé de plus d’une seconde par Henrik von Eckermann et Mary Lou 194 (Montendro x Portland L), qui prennent des virages serrés et conservent de la vitesse. Gregory Wathelet, vainqueur de l’étape du Grand Slam d’Aix-la-Chapelle cette saison, entre en lice pour le doublé. Associé à Coree (Cornet Obolensky x Liberty Life), il semble avoir adopté le même tempo que le Suédois. A l’arrivée, vingt centièmes de trop lui coûtent la tête du classement provisoire.
Derrière lui s’élance le numéro un mondial Kent Farrington. En selle sur Gazelle (Kashmir van Schuttershof x Indoctro), qui a été préservée toute la semaine pour cette épreuve. Il est un peu moins rapide que le Suédois en début de barrage mais parvient à rattraper petit à petit son retard et passe la ligne d’arrivée en 44’96 soit une demi-seconde de moins que son adversaire.
Seul Cian O’Connor peut le priver de victoire. En selle sur Fibonacci 17 (For Feeling x Corland), l’ancien crack de Meredith Michaels-Beerbaum, l’Irlandais est malheureusement fautif en début de barrage et permet à Kent Farrington de laisser éclater sa joie : « Je suis toujours en choc, j’ai essayé de gagner ce Grand Prix à plusieurs reprises et j’y ai pensé toute cette semaine. J’essaye encore de me persuader que c’est vrai. Ma jument a été incroyable et c’est une superbe manière de terminer l’année. Je serai bien sûr à Den Bosch pour la prochaine étape du Rolex Grand Slam. », confiait le vainqueur.
3ème de la finale Coupe du Monde et Vice-Champion d’Europe avec l’équipe de Suède, Henrik von Eckermann monte sur un nouveau podium : « Je suis ravi de ma jument qui a fait une superbe saison. Je savais que Kent passait derrière moi et qu’il serait très rapide. Il a fait une foulée de moins que moi sur le dernier et c’est grâce à cela qu’il l’a emporté. Ma jument s’est arrêtée au barrage vendredi soir et je suis tombé, du coup je n’ai pas osé tout risquer sur le dernier dans ce Grand Prix. Mary Lou participera à l’étape Coupe du Monde de Malines car je souhaite vraiment me qualifier pour la finale de la Coupe du Monde. J’aimerais pouvoir faire Den Bosch pour essayer de battre Kent.», racontait le Suédois.
Vainqueur à Aix-la-Chapelle, Gregory Wathelet passe tout près de la victoire : « Aujourd’hui je n’étais pas très loin mais trop loin pour la victoire. Je pense que j’aurais pu enlever une foulée du un au deux et j’ai perdu un peu de temps sur le mur car je n’ai pas eu la première distance. Je suis très content de ma jument qui a fait un premier tour magnifique et a donné le maximum au barrage. C’est une petite déception de ne pas avoir gagné mais en même temps je suis très content car je suis derrière deux excellents cavaliers. », expliquait le cavalier belge.
Résultats complets du Grand Prix
Photo : Kent Farrington et Gazelle, vainqueurs du Grand Prix Rolex de Genève – Claire Simler