Là on l’on attendait les Suisses, qui dominent la compétition depuis l’étape de Tétouan, ou éventuellement les Belges, souvent aux résultats également, c’est un cavalier jordanien qui a mis tout le monde d’accord.
Ibrahim Hani Bisharat venait de battre tous les favoris européens en signant le seul double sans-faute de ce difficile Grand Prix 3* SAR la Princesse Lalla Amina. Une victoire qu’il doit justement à son calme qui, sur la piste, se traduisait par une équitation juste sur un parcours où les verticaux culminaient à 1m60 et des enchaînements techniques concoctés par le maestro Uliano Vezzani que les cavaliers Guery, Schwizer, Jufer ou Peter Steiner n’ont su résoudre.
Ce flegme, cette zénitude, Ibrahim l’a bien sûr transmise à Chactino, son étalon gris de 9 ans qui, du coup, a semblé très à l’aise sur ce tracé ardu. Le sans-faute, plus lent que les parcours des favoris, mais qui eux enregistraient tous 4 points, était donc la clé pour inscrire son nom au palmarès de ce Grand Prix de Rabat, juste au dessous de celui de Pius Schwizer, vainqueur en 2016.
« Je suis tellement heureux de la performance de Chactino. Je m’attendais à ce qu’il fasse un résultat de ce niveau un jour. Il a toujours très bien sauté depuis que je l’ai. Et ce concours est fabuleux avec une très bonne atmosphère et tout cela mis ensemble, j’ai de quoi être satisfait. Tous mes collègues cavaliers m’ont aidé, m’ont donné des conseils pour cette seconde manche et tout cela donne du grand sport ». Ibrahim a ses écuries basées en Belgique où il s’entraîne en famille avec son père (qui participait également au MRT) et son frère : « Je m’entraîne avec beaucoup de grands cavaliers comme Jos Lansink (Champion du monde 2006. NDR), Bert Romp et beaucoup d’autres encore. J’adore apprendre de tous ces gens et ils sont nombreux à m’aider ».
Evidemment, une victoire sur un tel parcours, devant un tel plateau et avec de tels chevaux (Ibrahim s’était classé deuxième de l’épreuve précédente, une 1m45, avec la même aisance et le même calme en selle sur Old Chap Tame) va donner des ailes aux cavalier jordanien : « Le plan est d’évoluer en cinq étoiles, les chevaux en sont largement capables, les propriétaires me font confiance et après ce bon concours, j’espère que cela va continuer sur cette lancée ».
En attendant de mettre ces objectifs à exécution de retour en Europe, Ibrahim Hani Bisharat et tous les autres participants du Morocco Royal Tour 2017 vont embarquer leurs chevaux mercredi direction El Jadida et le Salon du Cheval pour la troisième et dernière étape de ce fabuleux circuit rapprochant les cavaliers de la ligue arabe et ceux de la ligue européenne.
Début des épreuves jeudi et bien sûr, troisième Grand Prix dimanche, une épreuve où désormais, un cavalier jordanien fera partie des favoris avec peut-être également Samy Colman : le cavalier marocain termine à la sixième place de ce Grand Prix de Rabat avec exactement le même nombre de points que les ténors européens.
Résultats complets de l’épreuve
Communiqué RB Presse
Photo : Ibrahim Hani Bisharat et Chactino, vainqueurs du Grand Prix de Rabat - Crédit photo : Agence RB Presse / P.Renauldon