9 000 personnes massées dans le Stade François-André sous un beau soleil ont assisté à la victoire du cavalier belge Jérôme Guery qui a privé Pénélope Leprévost d’un premier succès dans un Grand Prix CSIO. Retour sur une épreuve âprement disputée.

 

Frédéric Cottier, chef de piste du Grand Prix de La Baule, avait de quoi se gratter la tête en début de Grand Prix : après dix passages, pas moins de six couples étaient qualifiés pour le barrage ! Il faut dire que de grands noms s’élançaient en début d’épreuve, à l’image du tenant du titre Bertram Allen mais aussi des tricolores Kevin Staut et Pénélope Leprévost. La suite de l’épreuve s’est moins bien passée puisque seuls cinq des trente-neuf suivants sont parvenus à se frayer une place pour la lutte finale : « Le terrain a énormément séché durant le week-end. Le parcours aujourd’hui était un vrai parcours avec des oxers de 1,65m à 1,80m de large et deux verticaux à 1,60m. J’ai fait une ligne délicate et technique, celle de la rivière, qui n’a pas fonctionné comme je le pensais en début d’épreuve et j’étais inquiet de voir six parcours sans-faute parmi les dix premiers partants.  Les choses ont tourné et elle a commencé à fonctionner. Il y avait beaucoup de très bons chevaux dans l’épreuve qui ont remarquablement sauté et l’on a surtout vu de petites fautes de cavaliers. », expliquait le chef de piste.

Première à s’élancer au barrage, Margie Goldstein-Engle (5ème) est d’emblée sans-faute avec Royce (Cafe au Lait x Grandilot) qui était déjà double sans-faute dans la Coupe des Nations.  Son chronomètre est battable mais elle met la pression sur les concurrents suivants, Kevin Staut et Bertram Allen, qui sont tous les deux fautifs. Pénélope Leprévost et Flora de Mariposa (For Pleasure x Power Light), vainqueurs du Grand Prix d’Anvers lors de leur dernier concours et double sans-faute vendredi dans la Coupe des Nations, attaquent et semblent très rapides mais le couple perd du temps sur l’ultime obstacle. Il prend néanmoins la tête du provisoire en 36’19.  Derrière le couple tricolore, personne ne parvient à faire mieux et le public se prend à rêver d’une Marseillaise. Mais c’était sans compter sur le véloce cavalier belge Jérôme Guery, en selle sur le très prometteur Grand Cru Van de Rozenberg (Malito de Reve x Heartbreaker), encore inexpérimenté à ce niveau. Légèrement en retrait par rapport à la Française sur le début du barrage, il prend tous les risques sur l’ultime obstacle pour chiper la première place à Pénélope Leprévost en 35’74. Dernière à partir, Meredith Michaels-Beerbaum tente sa chance avec Fibonacci 17 (For Feeling x Corland) mais elle termine son parcours avec deux secondes de trop et prend finalement la 3ème place du Grand Prix. A noter les belles performances des cavalières puisqu’elles sont pas moins de cinq dans le top huit. Outre celles citées précédemment, Gudrun Patteet se classe 6ème avec Pebbles Z (Picasso Z x Flamenco Desemilly) et Lucy Davis 8ème en compagnie de Barron (For Pleasure x Nabab de Reve). Belle performance pour les produits de For Pleasure qui sont trois parmi les huit meilleurs : Flora de Mariposa, 2ème, Fernando (mère par Corrado I), 4ème et Barron, 8ème.

Pour sa deuxième participation au CSIO de La Baule, Jérôme Guéry s’adjuge le Grand Prix : « La Baule est un concours qui me tient à cœur d’autant que c’est ici que j’ai participé à ma première Super League. Gagner aujourd’hui c’est beaucoup d’émotion. J’ai acheté Grand Cru il y a un peu plus d’un an et à l’époque il sautait des épreuves à 1,20m. Il a montré cet hiver qu’il avait tout pour être un super cheval et aujourd’hui qu’il faisait partie des tous meilleurs chevaux du circuit. Grand Cru a toujours eu beaucoup de respect mais quand je l’ai acheté, je ne pensais pas qu’il irait aussi loin. Beaucoup de chevaux respectueux prennent des moyens quand la confiance arrive et aujourd’hui, le cheval a confiance et est avec moi. Même s’il manque encore un peu d’expérience il a le potentiel et la capacité de sauter les Jeux Olympiques. », déclarait le vainqueur.

Pénélope Leprévost conclut un beau week-end baulois par une superbe 2ème place : « Flora va vraiment très bien. Je n’ai pas très bien monté la Coupe des Nations, ça ne s’est pas vu mais c’est la jument qui a fait le double sans-faute ! Aujourd’hui je me suis un peu rattrapée. C’est la jument d’une vie, le cheval que chaque cavalier rêve de rencontrer dans une carrière. C’est peut-être ma « Jappeloup » à moi ! Je prends plaisir à chaque parcours que je fais avec elle.  J’aurais peut-être pu être un peu plus rapide que Jérôme si j’avais eu une meilleure distance sur le dernier mais j’ai un peu bricolé ! Je dois encore être un peu plus précise avec Flora mais aujourd’hui elle maîtrise toutes les gammes. », confiait l’amazone tricolore.

Meredith Michaels-Beerbaum sauve les Allemands, pourtant venus avec leurs meilleurs cavaliers, du naufrage en prenant une très belle troisième place avec Fibonacci 17 : « La première fois que je suis venue à La Baule, c’était en 1991 en tant que spectatrice pour assister aux Championnats d’Europe. J’avais vu Eric Navet l’emporter et j’ai toujours rêvé de revenir pour monter sur ce terrain. Cela ne s’était jamais fait car, étant donné que je participe tout l’hiver au circuit américain de Wellington, les programmes ne collaient pas mais cette année j’ai dit à mon chef d’équipe Otto Becker tôt en saison que je souhaitais monter ici. Fibonacci va participer à l’étape du Global Champions Tour de Madrid puis au CSIO de Rotterdam. Nous irons ensuite à Aix-la-Chapelle avec l’objectif de décrocher notre place pour les Jeux Olympiques. », expliquait la cavalière allemande.

Le circuit des CSIO se poursuivra dans dix jours à Rome pour quatre jours de sport de haut niveau.

Résultats complets de l’épreuve

Photo : Jérôme Guéry et Grand Cru Van de Rozenberg, vainqueurs du Grand Prix CSIO de La Baule - Vygo