Parfois boudé par les cavaliers, le derby de la Baule, dont le parcours a subi quelques modifications et qui a vu sa dotation passer à plus de 61 500 € cette année, soit plus de 20 000 € de plus que l’an dernier, a attiré pas moins de vingt-quatre couples : « nous avions fait un débriefing après le Derby 2014. Le problème du derby de La Baule est qu’il est organisé dans le cadre d’un CSIO. A Hambourg et Hickstead par exemple, les cavaliers locaux préparent spécifiquement le Derby, alors qu’ici il faut choisir parmi les chevaux du CSIO. Avec Patrick Caron nous avons essayé de rendre les naturels plus « softs » et moins dangereux pour que les cavaliers soient moins hésitants à mettre leurs chevaux. De mon côté j’ai corsé les difficultés sur les obstacles classiques en élargissant les oxers et en montant l’avant-dernier, car il ne fallait pas qu’il y ait non plus huit parcours sans-faute. Cette épreuve doit rester spectaculaire et difficile à gagner », expliquait le chef de piste Frédéric Cottier.
Ouvreur de l’épreuve, le couple vainqueur de l’édition 2013, Patrice Delaveau et Ornella Mail (Lando x Alligator Fontaine), laisse deux barres à terre mais réalise un chronomètre imbattable. Il faut attendre le quatorzième partant pour que le Français soit battu par l’homme en forme du week-end, le jeune cavalier irlandais Bertram Allen, en selle sur Wild Thing L (Montreux x Lux Z), fautif sur le triple mais extrêmement rapide. Personne ne parvient à réaliser un sans-faute et seuls deux autres couples sortent de piste à quatre points : William Whitaker associé à Glenavadra Brilliant (Brilliant Lad x Powerswood Purple) et Steve Guerdat en selle sur Nasa (Cumano x Prince d’Elle). Julien Epaillard, dernier grand rival du prodige irlandais, habitué du derby de la Baule mais jamais vainqueur, commet deux fautes avec Pigmalion du Rozel (Le Tot de Semilly x Elf III) qui ne lui permettent encore une fois pas de s’imposer. Bertram Allen remporte avec brio le derby et signe sa troisième victoire du concours ! « Ma jument n’avait jamais fait de derby jusqu’à aujourd’hui donc je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Je l’ai un peu entraînée chez moi sur des obstacles naturels avant de venir. Je ne pensais pas faire si bien mais je savais qu’elle était courageuse. », déclarait le vainqueur.
De son côté, William Whitaker ne cache pas sa satisfaction : « Je suis ravi que les sponsors permettent à cette épreuve de derby de se maintenir. Mon cheval est typiquement irlandais, avec un type assez ancien, et n’a pas peur des naturels. C’est un spécialiste des derbys, il a déjà été 2ème à Lummen il y a deux semaines et 3ème à Hickstead l’an dernier. En partant, je voulais faire le meilleur chronomètre possible pour mon cheval tout en étant sans-faute mais j’ai fait une faute malheureuse. Je suis néanmoins très content. », expliquait-il.
Steve Guerdat, avec une Nasa plus habituée aux Grands Prix qu’aux derbys, prend une belle 3ème place : « Je suis content du résultat. C’est la première fois que je faisais un derby avec Nasa mais comme j’ai l’habitude de lui faire sauter des obstacles naturels j’avais confiance. J’ai essayé d’assurer le sans-faute car je pensais que ce n’était pas possible pour moi d’être plus rapide que Bertram. Malheureusement nous avons commis une faute sur l’avant-dernier mais cela reste un bon résultat », racontait le champion olympique en titre.
Plus tard dans la journée, Patrice Delaveau a signé un nouveau succès avec Carinjo (Cascavelle x Landgraf I) après avoir été le meilleur d’un barrage à quatorze dans le prix RMC (1,50m), pour le plus grand bonheur du public baulois. Il tentera de faire aussi bien demain dans le Grand Prix qu’il disputera avec Orient Express.
Photo : Bertram Allen et Wild Thing L, vainqueurs du derby de La Baule - Webstallions