Comme il y a deux ans, Luciana Diniz n’a laissé aucune chance à ses adversaires en empochant le Grand Prix CSI5* de Bâle. Retour sur une épreuve très disputée.
A l’issue des trois premières grosses épreuves, quarante-cinq cavaliers ont décroché leur qualification pour le Grand Prix, connu pour être l’un des plus difficiles en indoor. Encore une fois, il ne faillit pas à sa réputation. Le parcours de Gérard Lachat est fautif, que ce soit sur le vertical de milieu du triple, la palanque blanche après cette combinaison ou encore le gros vertical sur bidet numéro 11. Un autre paramètre va jouer un rôle majeur dans l’épreuve, le temps accordé très serré, puisque pas moins de cinq couples sans faute sur les barres se voient pénalisés, dont le couple vainqueur en 2014 Rolf-Göran Bengtsson/Casall (Caretino x Lavall I) qui sait qu’il ne pourra pas rééditer son succès. Finalement seuls huit couples sortent de piste avec un score parfait et pas des moindres puisqu’on retrouve notamment Scott Brash/Sanctos (Quasimodo Van de Molendreef x Nabab de Reve), Marcus Ehning/Cornado (Cornet Obolensky x Acobat I), Gregory Wathelet/Conrad (Con Air x Locato) ou encore Luciana Diniz/Fit For Fun (For Pleasure x Fabriano). Deux tricolores se qualifient pour la deuxième manche à quinze : Pénélope Leprévost, premier parcours sans faute du jour en compagnie de l’étalon Vagabond de la Pomme (Vigo d’Arsouilles x For Pleasure), qui signe son troisième parcours sans pénalité en Grand Prix CSI5* en moins de deux mois, et Philippe Rozier, en selle sur Rahotep de Toscane (Quidam de Revel x Laudanum ps), qui confirme sa 6ème place dans le Grand Prix des Gucci Masters fin 2014.
A l’issue de la deuxième manche, cinq couples sont rescapés et peuvent se disputer la victoire au barrage. Premier à s’élancer, le numéro un mondial Scott Brash est rapide mais il perd du temps sur le 2ème obstacle que Sanctos saute quasiment de pied ferme. Juste après lui, Piergiorgio Bucci prend le départ avec Casallo Z (Casall x Carthago). Le cheval semble éprouvé après les deux premières manches et il laisse trois barres à terre. Le cavalier Brésilien Marlon Zanotelli, sacré meilleur cavalier du concours, veut terminer sur une victoire. En selle sur Extra Van Essene (Diamant de Semilly x Gotthardsen), sa monture de tête pour la saison 2015, il prend tous les risques et achève son parcours en 29’88, soit près de soixante centièmes de moins que le meilleur couple du monde. Vainqueur la veille avec Winningmood, Luciana Diniz se sent bien à Bâle. En compagnie de sa crack Fit For Fun, elle déroule un parcours extrêmement rapide et prend des risques sur le dernier. Elle s’empare de la tête avec près de sept dixièmes d’avance.
Dernier à partir, vainqueur du Championnat de Bâle le premier jour, Gregory Wathelet sait qu’il doit prendre tous les risques s’il veut avoir une chance de l’emporter. Il tente le tout pour le tout sur le dernier pour être plus rapide mais il n’arrive pas à trouver la foulée idéale et met l’obstacle à terre, ce qui lui vaut une 4ème place finale alors qu’il avait près d’une seconde de moins que la Portugaise. Vainqueur de la grosse épreuve de la veille et du Grand Prix il y a deux ans, Luciana Diniz, qui semble intouchable à Bâle, signe une nouvelle victoire : « Aujourd’hui je gagne ma première montre Longines, j’espère que c’est la première d’une longue série !, plaisantait la Portugaise, Je monte Fit For Fun depuis qu’elle a huit ans. J’ai débuté avec elle en compétition à Rotterdam (en 2012) puis elle a sauté les épreuves de jeunes chevaux à Aix-la-Chapelle en ne faisant que des parcours sans faute. Fit For Fun est facile et très maniable, elle est incroyable, c’est une jument de rêve ! ». Philippe Rozier signe la meilleure performance française du jour en prenant la 7ème place.
La dernière victoire de Luciana Diniz dans un Grand Prix CSI5* remontait à l’étape Coupe du Monde de Zürich en 2013, deux semaines après son premier succès à Bâle. Rendez-vous dans deux semaines pour un nouveau succès ?
Résultats complets de l’épreuve
Photo : Le podium du Grand Prix de Bâle 2015. De gauche à droite : Marlon Zanotelli, Luciana Diniz et Scott Brash – Claire Simler