Le public français espérait enfin assister à la victoire d’un de ses cavaliers dans le Grand Prix Hermès, mais c’était sans compter sur le redoutable Marcus Ehning qui, un mois après avoir remporté le Grand Prix Coupe du Monde de Bordeaux, s’est à nouveau imposé avec l’étalon Cornado I (Cornet Obolensky x Acobat).
Franck Rothenberger avait tracé une épreuve extrêmement délicate. Le triple placé en sortie de virage et surtout la dernière ligne avec un oxer suivi à trois foulées d’un double vertical-oxer, véritable juge de paix du parcours. Finalement sur les trente-sept cavaliers au départ, seuls quatre sont parvenus à accéder au barrage, dont deux anciens vainqueurs de l’épreuve.
Parti en ouvreur, Patrice Delaveau déroule son barrage à l’aveugle. Toujours rapide, le tricolore, associé à Lacrimoso (Landjunge x Cascavelle) met la pression sur ses adversaires et semble bien parti pour décrocher une nouvelle victoire dans un Grand Prix CSI5*. Katharina Offel, 2ème du Grand Prix CSI5* d’Hong Kong il y a quelques semaines, part dans un tempo moins rapide que le Français et commet une faute avec Lacontino (Landgold x Continue) qui la relègue à la 3ème place finale. Révélation du parcours initial, Bintang II (Tangelo Van de Zuuthoeve x Orlando), huit ans seulement, paye les efforts consentis lors du premier tour et sort de piste avec deux fautes. C’est néanmoins une très belle satisfaction pour sa cavalière Laura Renwick qui voit éclore un nouveau crack dans ses écuries.
Il ne reste alors plus qu’un candidat, l’autre favori du barrage, Marcus Ehning. Parti plus vite que Delaveau, Ehning perd du temps après l’avant-dernier. A la réception du mur final, le chronomètre indique 37’59, soit trois centièmes de mieux que Patrice Delaveau, une avance minime mais suffisante pour l’emporter : « J’ai eu la possibilité de regarder la première moitié du parcours de Patrice et j’ai vu que j’avais une petite chance de gagner du temps entre les obstacles n°2 et 3, le double s’est passé comme dans un rêve, j’ai eu à nouveau une opportunité de faire une foulée de moins avant l’avant-dernier obstacle, le vertical Hermès... J’ai bien vu que c’était très serré mais je savais que ça allait suffire, déclarait Ehning, c’est vrai que je suis dans une très bonne phase en ce moment mais il faut reconnaître que ces barrages, c’est également une question de chance. Ici je gagne de 3 centièmes, mais il y a quinze jours, à Göteborg, je perds de 2 centièmes. C’est le sport, mais là, j’avoue que tout va bien pour moi. »
Marcus Ehning signe sa deuxième victoire dans le Grand Prix Hermès, quatre ans après son premier succès obtenu avec Sabrina. Il confirme l’hégémonie allemande au Grand Palais puisqu’il y a eu déjà quatre victoires germaniques en cinq éditions (dont un succès partagée avec le cavalier belge Rik Hemeryck), à laquelle il faut ajouter une victoire de Katharina Offel, ancienne Allemande devenue Ukrainienne.
Patrice Delaveau, tout près du but, se satisfait tout de même de sa deuxième place : « Trois centièmes derrière Marcus Ehning au Grand Palais, ça ne me pose pas de problème et la fameuse devise d’Hugo Simon, "plutôt mort que deuxième" ne me concerne pas ici. Deuxième après les deux magnifiques sans-faute que m’a offert Lacrimoso aujourd’hui n’a rien d’une défaite. Aujourd’hui, quand on considère la quantité et qualité des chevaux et de cavaliers qui évoluent sur le circuit 5*, un classement parmi les trois-quatre premiers reste quelque chose de fantastique… même si gagner est mieux ! Lacrimoso a pris beaucoup de maturité, il a des moyens énormes, il est très maniable, il a gagné en concentration.»
A chaque fois que le vainqueur du Grand Prix Hermès a ensuite participé à la finale de la Coupe du Monde, il est reparti avec le trophée. Marcus Ehning pourrait bien en faire de même cette année, à moins que Patrice Delaveau n’obtienne sa revanche à Lyon.
Résultats complets de l’épreuve
Photo : Marcus Ehning et Cornado I – Claire Simler
Avec Communiqué
Barrage du vainqueur :
Marcus Ehning/Cornado I